Vouloir la confiance

Celui dont le « vouloir croire » résiste à l’incroyance qui l’environne demeure un vrai croyant par sa volonté de rester attaché à Dieu, quels que soient les doutes qui l’assaillent quant aux « vérités de la foi ». En sont témoins les mystiques qui ont vécu la « nuit de la foi », telle Thérèse de Lisieux qui, la dernière année de sa courte vie, se sentait séparée de Dieu par un « mur », malgré ses poésies pleines d’amour, car, disait-elle, « je chante ce que je veux croire » : ce croire est un vouloir, acte de confiance en Dieu qui lui est arraché par l’amour que Dieu lui inspire, un vouloir qui ne vient pas d’elle, emmuré qu’elle est dans l’obscurité et le doute, mais de Dieu ; c’est un trait de lumière qui traverse sa nuit, et la certitude de l’amour de Dieu, qui ne l’a jamais quittée, la submerge et la fait consentir à la foi…

L’acte de croire n’est donc pas produit par la lumière de la vérité, il relève de la volonté, du désir, de l’amour ; non pourtant d’un choix aléatoire, mais d’un besoin primordial, d’un appel qui circonvient l’individu de tout temps ; celui-ci a le pouvoir de ne pas y répondre, non de lui échapper ; aussi, quand il dit « je crois », il n’atteste pas qu’il tient pour vrai ce à quoi il croit, qu’il en a l’évidence, mais qu’il se rend à l’amour qui le saisit et dont il ne peut douter.