Les noces du fils

1 – La structure du récit. 3 parties :

. L’invitation répétée à la noce (versets 2 à 5 + 8 à 10)

. Les meurtriers (versets 6 et 7)

On se demande ce que cela fait là ! C’est une insertion de la violence que l’on trouvait dans le texte de dimanche dernier sur les « vignerons homicides » (Matthieu 21, 33-41) ; une dramatisation du récit qui vient peut-être de la violence subie par les disciples de Jésus au moment de la rédaction définitive de ce premier évangile. Il y a sans doute là aussi une allusion à la destruction du Temple en 70, un événement douloureux interprété par certains comme une punition envers ceux qui n’ont pas répondu à l’appel de Dieu adressé dans le Christ. Nous ne sommes pas, bien sûr, obligés de cautionner une telle interprétation !

. Le robe nuptiale (versets 11 à 13)

C’est une autre parabole que Matthieu rattache à la précédente pour insister sur le fait que si tous sont bien invités avec insistance, il y a des conditions requises pour pouvoir participer au grand festin. Ce n’est pas une question morale, mais la question de mon désir de vraiment participer au festin avec tous ces gens. La comparaison du récit de Matthieu 22 avec le texte parallèle de Luc 24 montre qu’en effet les 2ièmes et 3ièmes parties ont été ajoutées par Matthieu.

2 – Les mots du récit central ( versets 2 à 5 + 8 à 10)
LES NOCES (6x) : Dans la version de Luc, on ne parle pas de « noces » ; pour Luc, il s’agit d’inviter les pauvres à un grand festin, ce qui est très bien ! Selon Matthieu, ce repas est très clairement le festin messianique dont les Écritures parlent déjà avec les prophètes (Isaïe 25, Apocalypse 19) Un bel indice : il y a un ROI, Dieu, et il s’agit des noces de son FILS, le Messie. Le grand désir de Dieu, de toujours à toujours, c’est d’inviter l’humanité tout entière à des noces. C’est le véritable horizon heureux de notre histoire, malgré les guerres et les atrocités auxquelles nous assistons.

LES INVITES (3X) + le verbe « inviter » : En fait, il faudrait traduire par les « appelés », car le mot vient du verbe utilisé dans les évangiles lorsque le Seigneur appelle ses disciples. Ce texte, ce n’est pas un bristol envoyé par politesse, mais une vocation à prendre ou à laisser, un appel pressant. C’est la vocation de toute l’humanité : entrer dans la joie de Dieu !