Homélie du 08-10-2023

Ce matin, je ne vais pas commenter les Écritures, et puisque que nous sommes encore au début de l’année pastorale, je vous partage quelques réflexions qui, je l’espère, vous encourageront ! Merci de votre indulgence, car je redis toujours un peu les mêmes choses…

Comment habiter au mieux notre mission commune de vivre et d’annoncer la Bonne Nouvelle de l’Évangile alors que nous sommes très minoritaires et que nous assistons au vieillissement et même à l’effondrement de nos communautés catholiques ? Nous le voyons bien ; peu d’entre nous sont encore dans la force de l’âge et cela ne va pas s’améliorer malgré quelques nouveaux visages : l’un ou l’autre étudiant venu en général d’Afrique et quelques personnes attachés à Vatican II qui rejoignent notre paroisse. La mission, dans l’idéal, pour nous, c’est d’abord l’insertion, c’est-à-dire une présence évangélique à la société par le travail professionnel, par la vie de nos quartiers, par le service et l’engagement. Tout cela devient difficile du fait de la fatigue et notre insertion concrète comme communauté devient dérisoire. Mais ce qui importe, vous le savez, c’est une présence réelle, même si elle est modeste. Combien d’entre nous font avec beaucoup de fidélité des visites à des personnes malades ou en situation de fragilité ! Merci à vous et merci mon Dieu !

En fait, trois choses sont encore et toujours malgré tout possibles :

1- D’abord, comme je le disais à l’instant, une attention préférentielle et fraternelle aux personnes les plus « cabossées » de notre société, voire de notre communauté.

2- Ensuite, une vie de foi qui s’approfondit non dans l’activisme et l’agitation,mais dans le silence de la prière.

3- Enfin, une vie communautaire intense, enracinée dans notre Église, mais ouverte à tous : protestants, musulmans, Juifs et tous les autres.

Voilà pourquoi nos assemblées dominicales sont si importantes. Elles sont au service de la mission ; là-aussi, j’insiste sur trois points :

1- D’abord, des assemblées accueillantes et joyeuses ! Entre le congélateur de certaines messes catholiques et la discothèque des pentecôtistes, il y a de la marge ! Soyons attentifs les uns aux autres ! Et que nos chants soient joyeux et dynamiques ! Merci du fond du cœur à toutes celles et ceux qui y contribuent !

2- Ensuite, des assemblées recueillies. A combien de célébrations avons-nous participé au cours desquelles les prières sont dites machinalement à toute vitesse et où il n’y a jamais la moindre place pour un peu de vrai silence !

3 – Enfin, des assemblées vraiment participatives  : non une foule anonyme de consommateurs tournés frontalement vers un spectacle sacré, mais une assemblée active qui forme un corps fraternel. Voilà pourquoi, ici à St Thomas, les bancs sont les uns en face des autres ; notre vis-à-vis, ce sont les visages du corps du Christ ! En ce sens, la participation réelle de tous est importante, même si cela doit bouleverser les rubriques de nos rituels. Soyons fidèles à l’esprit de la tradition, mais inventifs et libres par rapport à la lettre ! Et devenons de plus en plus des femmes et des hommes conscients de leur égale dignité et de leur liberté dans la communion de l’Église.