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Fils d’homme (Dn 7, 13-14) - Fête du Christ-Roi

22 novembre 2015, par Jean-Louis Cathala

« A lui fut conféré empire, honneur et royaume… » (Daniel, chap. 7, verset 14)

 Qu’a-t-elle à nous dire, notre lecture du Livre de Daniel, en cette Fête du Christ-Roi de l’univers ? Comment voyons-nous la royauté du Seigneur dans notre monde ? Une chose est sûre : la présence du Dieu d’amour de toutes les traditions religieuses dans nos sociétés est absolument incompatible avec une loi totalitaire qui sème la terreur et la mort !

 Daniel est composé au II° siècle avant notre ère durant la persécution du souverain grec Antiochus Epiphane. Le moteur de cet ouvrage, c’est la résistance contre l’assimilation : Un combat éternel du Judaïsme. Daniel est rédigé pour soutenir l’espérance du peuple de Dieu tout comme l’Apocalypse de Jean sera écrite pour encourager les disciples durant les persécutions.

Dans les chapitres 7 à 12 de Daniel, nous découvrons plusieurs « visions », celle de quatre « bêtes » qui symbolisent les grands Empires de l’époque et celle du « fils d’homme. » En fait, devant ces pouvoirs de plus en plus cruels, Daniel n’attend plus rien de cette terre. Il espère une libération qui viendra du ciel ! Et le Royaume qu’il appelle de ses vœux est ainsi symbolisé par l’intronisation de ce fils d’homme

Pour nous, cependant, ce personnage mystérieux annonce le Christ Jésus, visage d’un Dieu qui par amour n’a pas dédaigné de se salir les mains au cœur de l’humanité. Nous ne sommes donc pas invités à nous réfugier dans une religiosité qui nous ferait sortir de l’histoire et de tous nos problèmes bien concrets. Ce n’est pas cela, d’ailleurs, le sens d’un Royaume qui, selon Jésus dans l’Évangile de Jean, n’est pas de ce monde ! (Chapitre 18, verset 36). Pour moi, l’empire du Christ est une royauté intérieure, pas celle d’une institution ecclésiale bien installée parmi les puissants de ce monde, mais plutôt celle de tous ceux qui se dressent sans violence contre l’injustice et les Empires de notre temps, à commencer par celui de l’argent qui exploite et humilie. Oui, les croyants que nous sommes sont d’abord appelés à s’engager humblement dans une société qui n’est pas mauvaise, malgré toutes les horreurs, nous pensons, bien sûr, à celles de ces derniers jours à Paris. Notre place, à cause du Fils de l’homme, humilié mais glorifié, c’est de vivre au coude à coude avec le peuple immense de tous les humains de bonne volonté qui refusent la haine, l’amalgame, la vengeance.