Paroisse Saint-Paul et Sainte-Croix

Quartiers de Celleneuve et la Paillade

Diocèse de Montpellier

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Emmaüs

23 avril 2024, par Jean-Louis Cathala

24 Lc 24, 13-35 3°Pâ 14.04.24 St Tho Mpl

Dans le célèbre récit d’Emmaüs, au chapitre 24 de Luc, nous
entendons par trois fois le verbe « connaître » ou
« reconnaître ». Un mot rencontré tout d’abord au chapitre
premier quand le prêtre Zacharie demande à l’ange
Gabriel : « A quoi reconnaîtrai-je cela ? » ( verset 18 ). Zacharie
exige un signe car son cœur est lent à croire.

Nous retrouvons ce verbe « reconnaître » au chapitre 19,
dans un oracle propre à Luc, dans la scène où Jésus pleure
sur Jérusalem ; la ville sainte ressemble beaucoup à Zacharie
puisqu’elle n’a « pas reconnu » le temps où elle fut visitée
(verset 44 ). Le message de paix est demeuré « caché à ses
yeux » ( verset 42 ) comme pour nos disciples d’Emmaüs, qui ont
des regards sombres et qui sont comme empêchés de reconnaître
l’homme qui les rejoint (chapitre 24, verset 16 ). Ils n’avancent
plus ( verset 17 ). Il y a vraiment de quoi pleurer sur eux !

Mais en ce premier jour de la semaine, tout redevient
possible ! Le tombeau est entr’ouvert et dès lors, les
Écritures peuvent s’ouvrir en plénitude, comme s’ouvre,
chaleureuse, la porte d’une auberge tout au bout d’un
chemin
. Les deux hommes qui s’éloignaient de Jérusalem et
de sa robe de tristesse y retourneront transformés parce qu’un
inconnu, qui marche à leur rythme, leur a donné d’espérer de
nouveau en leur ouvrant la Loi et les Prophètes ( verset 32 ).

A quoi reconnaîtrons-nous cela ? Comment continuer
aujourd’hui à reconnaître celui qui nous accompagne sans en
avoir l’air, mais qui nous permet d’avancer, malgré nos
épreuves et nos découragements ? Le signe que l’Église nous
propose d’âge en âge, c’est de pratiquer indissociablement
la fraction de la parole et la « fraction du pain »
( verset 35 )
et de les laisser s’accomplir en nos vies. Peut-être nos cœurs
ne sont-ils pas toujours brûlants, mais c’est bien là que nous
recevons la force d’annoncer la grande et joyeuse nouvelle :
Il est vraiment ressuscité ! Quittons notre tristesse !