Homélie de la Pentecôte - 28 Mai 2023

Les différentes lectures de ce jour abordent à mon sens plusieurs points qui présentent dans un ordre bien précis. J’en vois 4. :

D’abord la PAIX.
Dans l’évangile, les apôtres sont dans la crainte, ils se sont enfermés guidées par la peur, ils se renferment sur eux-mêmes. Les autres font peur, restons entre nous, c’est plus sûr ! N’ouvrons la porte à personne, personne ne doit entrer. D’ailleurs, Jésus n’est-il pas obligé d’apparaître au milieu d’eux au lieu de frapper à la porte pour qu’on lui ouvre ? Dans cet état de crainte, les apôtres sont dans l’incapacité d’ouvrir la porte, d’ouvrir leur esprit, à de nouvelles dimensions, tant ils sont préoccupés.
Et Jésus apparait, et il leur donne la paix, cette paix salutaire qui chasse la crainte, la peur de toute chose et qui leur permet de ne plus zoomer sur les choses négatives de leur vie. Jésus les libère de la crainte. Et pendant les jours suivants, même si ce n’est pas abordé dans les textes d’aujourd’hui, il passe du temps avec eux, leurs explique certaines choses, les rassurent, leur faire des promesses : « Recevez l’Esprit Saint… ».
Ce qui nous amène au deuxième point : l’Esprit Saint.

Maintenant nous sommes en présence d’apôtres confiants, rassurés par les paroles de Jésus, leur cœur est en paix. La question se pose alors : peut-on recevoir l’Esprit Saint quand c’est la peur qui domine notre cœur et notre esprit ? Eh ben non ! C’est dans la paix reçue et consolidée par les moments passés avec Jésus, donc la prière, que nous devenons des réceptacles de l’Esprit Saint. Cultivons cette paix en passant du temps avec Jésus, entretenons notre relation avec Dieu pour conserver cette paix. Et c’est dans la confiance que nous pouvons lâcher prise. Alors là, l’Esprit Saint vient et il vient avec ses dons.
Et l’image évoquée dans la première lecture est merveilleuse : on parle de langues qui se partagent. C’est un même esprit qui se partage pour venir sur chacun d’eux, sur chacun de nous. Ainsi, par cet esprit, nous sommes tous reliés, même plus, nous formons qu’un. Il se manifeste différemment en nous mais c’est le même. C’est le troisième point : l’unité par l’Esprit.

Et par lui, grâce à lui, nous pouvons alors témoigner au monde de la gloire de Dieu parce que c’est beau, parce que c’est merveilleux, on ne peut garder cela pour nous. Alors, il est vrai que certains apôtres ont parcouru des milliers de kilomètres. Doit-on faire autant ? En tout cas, nous pouvons déjà témoigner dans nos familles, dans nos quartiers, à notre niveau… l’importance c’est d’aller vers les autres et de ne pas garder pour soi ce don de l’Esprit Saint : l’Esprit Saint s’est partagé en descendant sur les apôtres, nous aussi partageons, témoignons ! C’est le quatrième et dernier point.

Ainsi c’est dans la paix, la confiance que nous pouvons recevoir l’Esprit Saint afin de former qu’un et témoigner au monde de la gloire de Dieu.

Revenons sur la peur des apôtres : ils avaient peur des juifs, ils avaient peur de mourir. Et nous, quelles sont nos peurs ? Réfléchissons et identifions nos peurs, même les plus petites et remettons-les à Dieu, confions-nous à Dieu. Mieux faisons un troc : nos craintes, nos ennuis contre la paix, la sérénité. Et dans la foi et la patience, attendons ce merveilleux don de l’Esprit Saint pour vivre pleinement cette unité avec le monde.