Prédication du dimanche 29 janvier 2023

Chers sœurs, chers frères,

Dans l’évangile de ce jour, on nous parle de Jésus, des disciples, des foules qui viennent à Jésus et Jésus qui gravit la montagne et les enseigne.

Dans les versets 1 et 2 il est écrit :

En ce temps-là, 1 voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. 2 Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait…

La montagne est un symbole. Il se passe plein de choses dans les montagnes du pays de Jésus : c’est sur la montagne que Dieu révèle son nom à Moïse c’est là qu’il lui donne les dix commandements (Exode 20 : 1-17), c’est aussi là qu’il se révèle à Élie (1 Rois 19 : 3-14) … La montagne, dans la Bible, c’est un lieu où l’homme rencontre Dieu. Comme une sorte de lien entre le Ciel et la Terre, où l’homme s’élève vers Dieu et où Dieu se penche vers l’homme.

Jésus qui est à la fois vrai Dieu et vrai homme gravit cette montagne d’une part comme l’homme qui s’élève vers Dieu portant les souffrances et les épreuves de ceux qui étaient là. D’autre part en tant que Dieu qui se penche vers cette foule.

Cet évangile nous révèle deux choses :
Premièrement, ce récit nous révèle que Dieu connait chacun de nous. Il connait nos situations.

Jésus, lui qui sonde les cœurs et les reins, connait chacune et chacun de celles et ceux qui se trouvent dans cette foule. Il regarde la foule, il pose sur tous ces gens le regard de Dieu. Regardez, dit-il : il y a ici des pauvres… des doux… des affligés… des affamés et assoiffés de justice… des compatissants… des cœurs purs… des artisans de paix… des persécutés.

Chère sœur, cher frère. Dieu connait ta vie, mais c’est toi qui ne connais pas ses pensées. Dieu voit ce que tu vis en ce moment. Il n’est pas aveugle. Les souffrances et les épreuves sont des leçons de vie. Quelque soit ta situation, Dieu ne t’abandonne pas, comme nous dit le psaume de ce jour : (PSAUME – 145 (146) ,7…10)

Le SEIGNEUR fait justice aux opprimés, aux affamés il donne le pain, le SEIGNEUR délie les enchaînés. Le SEIGNEUR ouvre les yeux des aveugles, le SEIGNEUR redresse les accablés, le SEIGNEUR aime les justes. Le SEIGNEUR protège l’étranger, il soutient la veuve et l’orphelin. Le SEIGNEUR est ton Dieu pour toujours.

Deuxièmement, dans cet évangile, Jésus révèle à ses disciples que le vrai bonheur ne se trouve qu’en Dieu et en Dieu seul. De cette manière, Jésus nous apprend à poser sur les autres et sur nous-mêmes un autre regard.

La pauvreté du cœur, la douceur, les larmes, la faim et la soif de justice, la persécution… doivent nous conduire à une immense action de grâces et à nous tourner vers le Seigneur, notre Dieu : notre faiblesse devient ainsi ce que Dieu a choisi pour couvrir de confusion ce qui est fort (selon la deuxième lecture de ce jour 1 Co 1, 27).

Comme cette foule qui viens vers Jésus, cherche le Seigneur en tout temps ; cherche le Seigneur en tout lieu ; cherche le Seigneur en toute circonstance et tu seras heureux. C’est ce que nous dit le Prophète Sophonie dans la PREMIERE LECTURE (Sophonie 2,3 ; 3,12-13)

Retenez ceci : ce que Dieu ne peut pas faire n’existe pas.

Toutes situations qui ne correspondent guère à l’idée que le monde se fait du bonheur peuvent être des occasions de rencontre avec Dieu. Rappelez-vous, Moïse a rencontré Dieu dans le buisson ardent dans la phase la moins brillante de sa carrière : il était en fuite dans le désert du Sinaï pour sauver sa vie. Elie, le grand prophète , n’a rencontré le Dieu de la brise légère, lui aussi, qu’au moment où il était menacé de mort, également dans le désert du Sinaï.

Reprenons la dernière ligne du psaume d’aujourd’hui : « Le SEIGNEUR est ton Dieu pour toujours » (psaume 145 (146) : 10). « Le SEIGNEUR est ton Dieu », c’est la formule typique de l’Alliance : « Vous serez MON peuple et je serai VOTRE Dieu. » (Jérémie 30 : 22), (Ézékiel 36 : 28). Il y a là un rappel de l’Alliance entre Dieu et son peuple choisi : Alliance à laquelle Dieu n’a jamais failli. « Le SEIGNEUR est ton Dieu pour toujours ».

Quand Dieu avait dit son nom à Moïse, il l’avait dit de deux manières : ce fameux nom, imprononçable en quatre lettres, YHVH que nous retrouvons partout dans la Bible, et que nous traduisons « le SEIGNEUR »(Exode 3 :15) ; mais aussi, il avait donné une formule plus développée qui se traduit en français à la fois par un présent « je suis qui je suis » et par un futur « Je serai qui je serai » (Exode 3 : 14). Manière de dire sa présence permanente et pour toujours auprès de son peuple.

Lorsque nous crions vers le Seigneur en ce terme : MON Seigneur, MON Dieu, lui qui n’a jamais trahi son alliance, et qui n’a jamais abandonné son peuple en détresse, il agit.

Cherche le Seigneur, cherche le Seigneur, cherche le Seigneur. Amen !

Luisin Martial DIMABOU