Aujourd’hui, avec nous et en nous.

Chers amis, Frères et sœurs !

Noël n’est pas seulement une belle histoire qui resplendit de clarté, un conte qui émerveille les petits et réveille la nostalgie des grands. La naissance du Christ n’a pas lieu simplement cette nuit-là, douce et sainte nuit, jadis quelque part en Palestine. Elle peut aussi advenir d’âge en âge en cette longue nuit obscure, mais féconde, d’où nous attendons, parfois découragés, sur nos désillusions et nos manques d’amour, la bienheureuse manifestation d’une lumière qui jamais ne s’éteindra.

Celui que nous chantons à la Nativité n’est pas un Dieu extérieur qui viendrait d’un royaume lointain, parachuté d’ailleurs comme s’il n’était pas déjà là ; mais un Dieu de toujours à toujours avec nous, Emmanuel, parmi nous, en nous ! Au fond, ce que nous appelons l’Incarnation n’est pas une génération spontanée, jamais entrevue, mais la consommation de la Shekinah du Dieu d’Israël, c’est-à-dire de sa présence à son peuple. Une présence réelle, qui pourtant toujours nous échappe et que nous ne pouvons jamais retenir ou enfermer dans nos concepts et nos religions.

Comme dans la chanson : « c’est Noël sur la terre chaque jour ! ». Nous célébrons une Bonne Nouvelle ancienne et toujours à venir : tout en étant le Tout-Autre, le Seigneur notre Dieu demeure en nous comme nous demeurons en lui ; il est à la fois – pardonnez ce langage - immanent et transcendant. Il fait partie de nous comme nous faisons partie de lui. Il partage notre vie humaine et nous partageons sa vie divine ; aujourd’hui.