Paroisse Saint-Paul et Sainte-Croix

Quartiers de Celleneuve et la Paillade

Diocèse de Montpellier

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Terre nouvelle

2 février 2023, par Jean-Louis Cathala

2 Pierre 3 18.12.22 St Paul Mpl

Comment articuler l’Avent et la sauvegarde de notre maison commune ( selon l’expression du Pape François) ? L’Avent n’est pas un temps tourné vers le passé ; il est un moment favorable pour attendre dans l’espérance notre avenir. Le Messie d’Israël est venu à Bethléem, mais plus important encore pour notre foi est de confesser qu’il reviendra ! Dans la Deuxième Épître de Pierre, nous lisons que le Jour du Seigneur viendra comme un voleur… les cieux se dissiperont avec fracas… et la terre, avec les œuvres qu’elle renferme, sera consumée… Et l’Apôtre de nous parler de cieux nouveaux et d’une terre nouvelle que nous attendons selon la promesse, où la justice habitera ( 2 P 3, 10.13).

Comment faire le lien entre ces paroles de foi et la situation quasi désespérée de notre planète ? Pas facile d’y voir clair ! Il y aurait en tout cas un bien mauvais contre-sens à mettre les choses sur le même plan et surtout à dire que par la destruction de notre terre, nous ferions l’œuvre du Jour du Seigneur qui viendra tout consumer. En fait, si la fin des temps est décrite dans certains textes comme un chaos, c’est dans la mesure où ils expriment avec les images traditionnelles de la Bible que la résurrection du Christ promet une nouvelle naissance non seulement pour l’humanité, mais pour tout l’univers. Ce sont les souffrances d’un enfantement. La résurrection est une création nouvelle, une nouvelle Genèse !

Attention à ne pas faire de ces versets une lecture fondamentaliste ; ce sont des images liées à une promesse, non un reportage lié à un programme ! Qui plus est, dans la logique des Écritures, ce ne sont pas les êtres humains qui provoqueront par leurs actions néfastes la « fin du monde », mais c’est plutôt l’inverse ; c’est la venue en gloire du Christ et la consommation des temps, dont nous ne savons ni le jour ni l’heure, qui impacteront l’univers entier, et pas seulement la minuscule petite planète sur laquelle nous vivons.

Selon la foi de l’Église, le lieu du bonheur infini n’est pas un lieu, mais une vie éternelle de communion avec Dieu et en lui. La façon dont les Écritures parlent de l’accomplissement de la promesse en Dieu est un langage pour nous permettre de comprendre ceci : notre univers n’est certes pas éternel, mais il est l’espace et le temps dans lesquels nous pouvons déjà vivre au présent du bonheur de notre avenir. La vie éternelle en Dieu ne sera pas le simple prolongement de notre vie présente ; elle en gardera pourtant quelque chose. Elle en sera l’assomption, la transformation, la transfiguration !

Notre terre d’aujourd’hui, que nous aimons, que nous exploitons, que nous habitons et que nous abîmons, est le terrain sur lequel nous accueillons le Royaume qui vient. Il existe un lien entre la création en devenir de notre univers et le jaillissement de la résurrection en lui ! Et c’est donc au nom de notre foi en la résurrection, qui doit embraser l’univers entier, que nous sommes appelés à la sauvegarde de notre maison commune, au respect de notre planète et de tous les vivants.