Sainte Marie, Mère de Dieu

Ce matin, nous commençons l’année très fort : je vous propose de faire un peu de théologie ; et en plus, pour être franc, je ne comprends pas toujours très bien ce que j’essaye de vous dire ! Alors, soyez attentifs et accrochez-vous au siège de devant…

Pourquoi disons-nous « mère de Dieu » ? Le Dieu éternel aurait-il une maman ? Marie serait-elle une déesse-mère comme il y en a dans d’autres religions ? En fait, le titre de Mère de Dieu est une expression périphérique liée à la réflexion des premiers siècles sur le sens de l’Incarnation et sur l’identité profonde de Jésus de Nazareth  ; dans ce contexte, la foi en la divinité du Christ pousse le peuple chrétien à appeler Marie Theotokos, littéralement : « celle qui a engendré un dieu ». Elle est la mère d’un homme, un vrai, mais cet humain est simultanément le Fils unique de Dieu, vrai Dieu né du vrai Dieu. Précisons : la foi orthodoxe de l’Église, c’est de confesser par la conception de l’Esprit Saint une seule naissance du Fils de Dieu, non pas dans le ciel, mais de la Vierge Marie. Au commencement n’était pas, à proprement parler, le Fils, mais le Verbe. Le Fils n’est pas le Verbe, mais le Verbe fait chair. Nuance… Le Fils n’est pas préexistant à lui-même ; ce qui est préexistant en lui – si l’on peut dire - c’est le Verbe, c’est-à-dire la Parole et le dessein de Dieu, son Projet d’amour pour le monde. Autrement dit, notre Sauveur n’est pas un dieu tombé du ciel, parachuté dans le sein de la Vierge Marie ; il n’est pas simplement né en Marie, mais de Marie. Elle est vraiment Mère de Dieu ! Si le Fils était un dieu tombé du ciel, il ne serait pas vrai homme, mais un dieu déguisé en humain ; ce serait une incarnation de carnaval et nous ne serions ni sauvés ni divinisés car Dieu n’aurait pas vraiment assumé notre Histoire et notre vie. Oui, Marie n’est pas seulement la mère de l’humanité du Fils de Dieu, mais la mère de Dieu-le-Fils-unique, la mère de Dieu qui s’unit l’humanité entière en son Fils ! Marie est la terre nouvelle, vierge, d’où germe l’Homme nouveau, l’Emmanuel, Dieu-avec-nous. Elle est la Nouvelle Eve, la mère d’une humanité nouvelle, foule innombrable des Enfants de Dieu !

Chers amis, la jeune fille de Nazareth est une vraie femme, notre sœur dans la foi. Elle n’a rien d’une déesse ! Pourtant, sa maternité divine donne toute sa dimension à la venue du Christ : en lui, Dieu n’a pas fait semblant de naître ; il n’a pas fait semblant de souffrir et de mourir pour nous donner la vie en abondance. Voilà notre foi !