Bon berger

« Moi et le Père, nous sommes un » (Jean, chapitre 10, verset 30). Cette unité, c’est le désir commun de prendre les brebis dans la vie éternelle (Verset 28). De même qu’elles ne sauraient être arrachées « de la main du Père » (verset 29), c’est-à-dire de la puissance de son amour, elles ne sauraient être arrachées de la main de Jésus (verset 28). Père et Fils sont unis main dans la main pour que nous ayons la vie en abondance ! (verset 10) C’est cela, le grand dessein de Dieu selon l’Évangile de Jean : que tous aient la vie en plénitude. Unité d’action entre un Dieu pasteur de son Peuple et un « Bon berger » (versets 11 et 14) qui connaît ses brebis et qui « dépose » sa vie pour elles (verset 15).

Si l’on considère les paraboles des évangiles, on voit que l’image de Dieu et son action sont prises en charge par plusieurs métiers : semeur, vigneron, berger … C’est dans l’Évangile selon Jean, et précisément en ce chapitre 10 que nous lisons ce matin - où le mot « berger » apparaît 6 fois - que Jésus est de la façon la plus claire identifié à un berger. Pas étonnant, car ce livre tardif reflète une situation où les communautés chrétiennes étaient nombreuses dans l’empire et éloignées les unes des autres par la distance, mais aussi par les « sensibilités ». Il y avait, déjà, beaucoup de soucis de communion et des responsables pas terribles. D’où l’importance de faire appel au modèle du Christ, bon berger, et à cet idéal d’unité et de travail commun avec son Père. Ces réflexions sont à mon sens confirmées par le fait que la 7ième et dernière fois où le mot « berger » apparaît dans ce Quatrième évangile, c’est au chapitre 21, lu la semaine dernière, quand Jésus indique le bon chemin en disant à Pierre : « Sois le berger de mes brebis » (verset 16) . Tout ce que Jésus est en plénitude à l’égal du Père, il nous donne d’y prendre part à sa suite et selon nos possibilités par la grâce de notre Baptême. Du reste, comme Pierre dans la finale de l’Évangile selon Jean, les pêcheurs en eau profonde – missionnaires de la 1ère génération - ont dû se transformer en berger pour le service des communautés déjà fondées.