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Homélie du 20 Février 2022

22 février 2022, par Jean-Louis Cathala

Dans ce passage Luc nous raconte ….., Jésus.
Il raconte Jésus en le décrivant un peu comme le livre de l’Exode le fait à propos de Moïse au pied du Sinaï, quand il expose au peuple tout ce que le Seigneur lui avait dit.
Jésus comme Moïse commente le livre de la Loi, et ici explicite, met à nu le commandement de l’amour du prochain. Jésus n’innove pas, il déchiffre dans les Lettres majestueuses de la Loi, l’absolu qu’elles contiennent. Je vous cite seulement ce verset du chapitre 19 du livre du Lévitique :
Tu ne te vengeras pas. Tu ne garderas pas de rancune contre les fils de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis le Seigneur.

Ce qu’il déploie devant nous c’est le refus de la compétition. La compétition vous vous rappelez, traverse les Écritures : Caïn Abel, Isaac Ismaël, Jacob Esaü, Joseph et ses frères.
Ce refus de la compétition est aussi radical que possible, Jésus le mène jusqu’à l’extrême : « Aimez vos ennemis ».

Cette Parole de Jésus nous dérange, nous trouble :

Jésus nous invite à nous mettre dans une position inconfortable, une position de faiblesse.
Car cette Parole va à contre courant de toutes les logiques de notre société, de notre monde, de nous même. Le « bon sens » voudrait en effet que l’on se comporte « comme tout le monde » : dans des rapports de forces, avec un esprit de revanche, dans le rapport aux biens, un esprit de chacun pour soi, dans une relation d’aide, un esprit de calcul, etc. Tendre l’autre joue, répliquer au mal par la bénédiction, donner au-delà de ce qui est demandé, voire donner sans qu’on vous le demande : ce n’est pas notre logique mondaine.
Ainsi le disciple se retrouve rabaissé au rang de serviteur, humilié, perdant tout pouvoir toute autorité sur autrui, ayant renoncé à la violence, dans une sorte de mort sociale.

Et alors à ce plus bas il rencontre le Très Haut.
Et le fruit de ces négations répétées devient soudain positif.
celui qui a renoncé à lutter, celui qui a renoncé à la violence, se trouve de plein pied avec le Seigneur Dieu.. Il est immédiatement le fils du Très Haut.
Jésus oblige l’auditeur, nous oblige, à réviser notre idée de Dieu : on le voit comme un être au dessus des rois, un être à chercher en levant les yeux, un Dieu de grandeur et de puissance…non pas du tout nous dit Jésus !

votre Père est miséricordieux, compatissant, il ne juge pas…

Acceptons de nous laisser transformer par ces Paroles de Jésus pour accueillir un Dieu Père miséricordieux qui fait lever son soleil sur les bons et sur les méchants.