Paroisse Saint-Paul et Sainte-Croix

Quartiers de Celleneuve et la Paillade

Diocèse de Montpellier

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Cana

24 janvier 2022, par Jean-Louis Cathala

Jn 2, 1-12 2°C 16.01.22 St Paul MPL

Ce bel évangile de Cana s’ouvre par la constatation d’un manque  : « Il n’y avait plus de vin, » Et le récit insiste par la voix de la mère de Jésus : « Ils n’ont plus de vin » (Jean, chapitre 1, verset 3). Ce vin qui est épuisé, ce sont les prophètes qui, paraît-il, ne parlaient plus depuis longtemps en Israël. Avec le temps, les noces entre Dieu et son Peuple étaient devenues un triste banquet, comme les repas de ceux qui sont trop occupés avec leur portable et qui ne se parlent plus.

Nous retrouvons ce manque au chapitre 6, quand l’Évangile selon Jean nous présente une immense foule qui n’a pas de quoi manger. Et puis, une autre parole de la mère de Jésus - « Tout ce qu’il vous dira, faites-le  » (verset 5) - nous renvoie au Livre de la Genèse : au moment de la grande famine en Égypte, les gens avaient demandé du pain à Pharaon et celui-ci avaient répondu : «  Allez à Joseph et faites tout ce qu’il vous dira » (chapitre 41, verset 55). Au bout du compte, cette famine - ce manque – avait permis la réconciliation des fils de Jacob. Ainsi, l’expérience du manque peut devenir une source de fraternité ! Dans ce récit de la Genèse, le manque est retourné en partage, tout comme le mal est retourné en bien (chapitre 50, verset 20).

Cana, au fond, c’est un appel à la conversion : l’eau de la purification est changée en vin de la fête ! Ces versets nous invitent à entrer dans la joie et dans la gratuité d’un Dieu qui nous aime tels que nous sommes ; un Dieu qui nous libère à la fois de la religion rituelle de la perfection et de la religion morale d’une générosité à tout prix qui ne
connaît pas la joie de la gratuité, ni celle de la réciprocité
. Maître Eckhart - le plus grand mystique de l’Occident - a écrit quelque part : « Nous avons plus à recevoir qu’à donner… »