La lune, les étoiles et le ciel

Cette page de l’Évangile selon Marc est pour nous tous, grands et petits, bien difficile à entendre et à comprendre ! Et elle est même contre productive si nous projetons sur ces images les inquiétudes liées à un virus mondial incontrôlable, liées surtout à une planète que nous sommes, malgré les promesses des grands de ce monde, en train de détruire. Ce qu’on appelle « l’éco-anxiété » est à son comble ; vendredi matin, à la radio, une jeune femme disait : « Comment se projeter dans l’avenir quand on voit ce qui nous attend ! »

Ce qui nous attend ! Par rapport au texte de ce matin, et précisément en matière de foi, il nous faut garder raison : ces versets relèvent d’une forme de littérature bien particulière. Attention à ne pas prendre ces images au pied de la lettre. Relisons plutôt Paul aux Corinthiens : « Si quelqu’un est dans le Christ – c’est une création nouvelle : les ( choses ) anciennes ont disparu, voici, des ( choses ) nouvelles sont là ». Devenir une création nouvelle ! Qui que nous soyons ici, jeunes ou adultes, futurs baptisés ou communiants ou baptisés un peu fatigués ou ayant peut-être oublié le don de Dieu, nous sommes appelés, oui, à un bouleversement sidéral, le bouleversement de la foi au Christ qui fait de nous des femmes et des hommes qui se relèvent dans la confiance, qui n’ont plus peur, des ressuscités pour un univers plus beau, juste, fraternel. Et il ne sera jamais trop tard pour cela, même si pour le changement climatique il est, sans doute, déjà trop tard !

Quand le Christ nous parle du soleil, de la lune, des étoiles et du ciel c’est, en fait, la version évangélique de la venue du Jour du Seigneur, un thème essentiel chez les Prophètes de la Bible. Écoutons Amos, le plus radical d’entre eux ; c’est Dieu qui parle : « Il adviendra en ce jour-là, oracle du Seigneur YHWH – que je ferai coucher le soleil en plein midi et que j’obscurcirai la terre en un jour de lumière ». Pour les Prophètes, ce grand Jour s’accompagne de signes cosmiques. Les disciples du Ressuscité, qui attendent sa deuxième venue pour l’avenir, expriment la révélation définitive de Dieu dans l’histoire avec ce langage de la littérature prophétique ; c’est ainsi qu’apparaît, issu du Livre de Daniel, le Fils de l’homme, qui est pour nous le Christ. Nous ne savons pas quand il reviendra ; tant mieux ! Et au-delà de ces images, nous ne savons pas comment il viendra. Et peu importe ! Car si de la folie des hommes nous avons beaucoup à craindre, de Dieu, qui est amour, nous n’avons rien à craindre. Jésus est le maître du cosmos et de l’histoire et notre Dieu est l’Alpha et l’Omega, le commencement et la fin !

« Il saura briser nos armes, il saura changer nos cœurs. Il viendra sécher nos larmes, il viendra chasser nos peurs. Quand s’éveilleront nos cœurs à la voix du Dieu vivant, nous retrouverons la source du bonheur, quand se lèveront nos mains pour chanter le Dieu vivant, nous retrouverons l’espoir des lendemains ».