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Diocèse de Montpellier

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Il a bien fait toutes choses

9 septembre 2021, par Jean-Louis Cathala

Mc 7, 31-37 23°B 05.09.21 St Paul MPL

Nous le voyons bien autour de nous : beaucoup de personnes portent de lourdes fragilités physiques ou psychiques. Et parfois, elles se sentent sous l’emprise de quelque force maléfique. Nous sommes souvent démunis pour les accompagner. Certains groupes, en dehors de l’Église ou même dans l’Église, en font pourtant leur fond de commerce pour faire du prosélytisme. Et cela marche, du moins en apparence ! De grandes veillées de prière de guérison attirent beaucoup de monde, avec beaucoup plus de succès que nos petites messes et nos méditations silencieuses !

Mais qu’en est-il de Jésus ? Historiquement, il a été perçu comme un grand guérisseur et comme un exorciste. On sait qu’à l’époque, le maladif et le maléfique n’étaient pas vraiment distingués. Les évangiles, de fait, sont truffés d’exorcismes et de guérisons, comme celle du sourd-bègue dont nous venons d’entendre le récit. Et même en dehors des évangiles, on a des traces : L’historien juif du 1er siècle Flavius Josèphe écrit que du temps de Ponce Pilate : « On avait connu Jésus, un homme savant, qui réalisa des faits prodigieux » (Antiquités juives 18, 3, 3). D’où lui venait cette force de guérison ? Il ne s’intéressait pas seulement aux souffrances physiques des personnes, mais aussi et surtout à l’humiliation que provoquait leur maladie. Les gens trouvaient auprès de lui quelque chose qui les aidait à se remettre debout, à s’ouvrir, à revivre dans la confiance. Parfois, les techniques utilisées par le Christ ressemblaient à celles des guérisseurs populaires, comme justement dans notre récit du sourd-bègue : « il lui mit ses doigts dans les oreilles et avec sa salive lui toucha la langue » (Marc, chapitre 7, verset 33). Cependant, on ne voit jamais Jésus forcer Dieu à intervenir, à la différence des magiciens. Il ne récite pas des formules secrètes, à la différence de ceux qui arrêtent le feu ; il n’intervient jamais pour faire le mal, mais seulement pour libérer. En fait, ce qui différencie le plus Jésus des autres guérisseurs, c’est que chez lui, les guérisons sont inséparables de son annonce du Royaume des cieux : Dieu vient manifester son règne et les humiliés peuvent déjà ressentir les effets de sa tendresse, les marques tangibles de la venue d’un monde nouveau. Ceci nous intéresse et doit nous guider, au-delà de notre incapacité à guérir effectivement : notre mission, aujourd’hui, c’est d’annoncer ce dont les guérisons de Jésus étaient le signe : notre Dieu est un Dieu d’amour qui veut tout guérir, tout relever, et qui vient tôt ou tard transformer toute vie en lumière.