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Diocèse de Montpellier

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Afin que rien ne soit perdu

28 juillet 2021, par Jean-Louis Cathala

Jn 6, 1-15 17ième B 25.07.21

Pour que l’Évangile nous parle, il importe parfois d’aller dans les détails. L’épisode de la multiplication des pains est une page essentielle ; en dehors des textes relatifs aux derniers jours de Jésus et à sa Passion, c’est la seule « histoire » que l’on rencontre dans les 4 évangiles. Relevons dans la version de Jean des particularités significatives :

D’abord, le verset 4 : « La Pâque, la fête des juifs, était proche ». La mention de la proximité de la fête rappelle au lecteur que ce qui se passe a déjà quelque chose à voir avec le vendredi saint, avec le don d’amour de l’Agneau pascal. En donnant le pain aux foules, Jésus se donne lui-même  ! Et d’ailleurs, au verset 11, c’est lui en personne qui distribue le pain et les poissons, et non par l’intermédiaire de ses disciples comme en Matthieu, Marc et Luc. Plus loin, le discours dans la synagogue de Capharnaüm donnera toute sa dimension à notre récit : Jésus est celui qui donne le pain tout en étant lui-même le pain donné par Dieu.

Une seconde particularité de la version du Quatrième Évangile, c’est le verset 14. Jésus est le nouveau Moïse, celui qui avait nourri les Enfants d’Israël aux jours de la sortie d’Égypte. Pour être reconnu comme le grand prophète messianique, (Deutéronome, chapitre 18, versets 15 et 18) l’homme de Nazareth devait lui-aussi accomplir des signes sur le pain et l’eau. Ce n’est pas pour rien qu’il marche sur la mer juste après la multiplication des pains ! ( Jean, chapitre 6, verset 16 à 21 ) Ces récits nous sont donnés comme signes pour entrer dans la foi au Christ, «  le prophète qui vient dans le monde ».

Autre détail propre à Jean : Jésus s’enfuit. Il refuse d’être Roi et manifeste ainsi le sens de la Croix : Un Dieu qui renonce à toute royauté politique, à tout pouvoir mondain en ce monde  ! ( Jean, chapitre 18, verset 36 ) Une jolie leçon pour nos petits désirs de toute-puissance !

Au fond – dernier détail - ce que j’aime le plus en notre Évangile de ce dimanche, c’est de regarder Jésus qui ordonne de « rassembler  » les morceaux en surplus ; Jean écrit « rassembler » et pas seulement « ramasser », comme le font les synoptiques. Et c’est – précise Jean- «  afin que rien ne soit perdu  ». Et j’ai pensé au verset 39 de notre chapitre 6 qui reprend le même verbe « perdre » : « C ’est la volonté de celui qui m’a envoyé que je ne perde rien de tout ce qu’il m’a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour »