Il a détruit le mur

Le Christ est une bombe d’amour qui n’a pas fini, loin de là, de dynamiter les murs ! Ce dimanche nous sont proposés des versets décapants de la Lettre aux Éphésiens ; l’auteur, probablement un proche de St Paul, est un juif qui porte le souci de travailler à l’unité des assemblées fondées par l’Apôtre. Vous connaissez bien le Cantique des Éphésiens : « Un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père… » ( Chapitre 4, versets 5 et 6 ) De fait, l’Épître insiste longuement : Les « païens », c’est-à-dire ceux qui ne sont pas juifs par leur naissance, font partie, eux-aussi, du corps unique du Seigneur  : Christ, notre paix, « a détruit la barrière » ( Chapitre 2, verset 4 ). On pense ici à la barrière qui, dans le Temple de Jérusalem, interdisait aux non-juifs l’accès aux lieux sacrés du sanctuaire. Tout cela, c’est fini, ou cela devrait l’être, et ces considérations sont centrales pour l’Église - Corps du Christ ; vous avez entendu ce que dit le bon pape François : « construire des ponts et non des murs ! »

Le Seigneur dont nous parle la Lettre aux Éphésiens, c’est le Christ cosmique, celui qui récapitule toute l’histoire et tout l’univers en lui ( chapitre 1, 10 ) ; celui qui est au-dessus de tout nom ( verset 21 ). Ce matin, nous accueillons un hymne à la paix et à la réconciliation dont Dieu est l’artisan « par la Croix » ( verset 16 ). Bien sûr, le chemin est encore long ! La haine est souvent au programme dans nos familles, malgré nos apparences de bons chrétiens. La violence est permanente entre les nations ; la bombe d’amour a vraiment du mal à exploser dans notre société ! Pour construire le seul édifice qui plaît au Seigneur, la « maison de Dieu » (verset 22), il nous faut encore et toujours faire tomber les murs : les murs de notre égoïsme, de notre racisme et de nos préjugés ; ceux qui nous font croire qu’il y a des choses et des personnes sacrées et, de l’autre côté de la cloison, un monde profane et mauvais. L’œuvre du Christ, manifestée par
l’extension de la foi biblique à tous les peuples, c’est de rassembler et de rendre proches tous ceux qui sont loin ( verset 14 ), regardés de travers, mis de côté, et de nous rendre fraternels et présents à leurs vies. C’est le sens de notre assemblée eucharistique ; nous sommes appelés à former, avec nos différences et malgré nos divergences, l’unique corps du Christ, l’unique famille de Dieu .