Paroisse Saint-Paul et Sainte-Croix

Quartiers de Celleneuve et la Paillade

Diocèse de Montpellier

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Ma grâce te suffit

6 juillet 2021, par Jean-Louis Cathala

2 Cor 12, 7- 10 14° B 04.07.21 St Tho MPL

Je reviens sur notre lecture de la Deuxième Épître aux Corinthiens, une lettre de St Paul centrée sur le sens de l’apostolat. Paul y partage la destiné du Christ ; il décrit la beauté et la difficulté du ministère : «  porter un trésor dans des vases d’argiles » (chapitre 4, verset 7) ; il rappelle tout ce qu’il a dû subir et en ces versets que nous avons entendus, au chapitre 12, il cite le Seigneur lui-même qui lui a dit : «  Ma grâce te suffit ; ma puissance s’accomplit dans la faiblesse  » (verset 9).

Ma grâce te suffit... facile à dire ! Ce chapitre commence par l’allusion à une extase vécue par l’Apôtre. Mais il redescend sur terre et voit bien qu’il ne saurait « se glorifier », c’est-à-dire mettre sa fierté, dans cette expérience exceptionnelle. «  Je ne mettrai ma fierté que dans mes faiblesses  », dit-il (verset 5). Pourquoi parle-t-il ainsi ? Pour éviter de tomber dans l’orgueil suite à ces révélations mystiques, il lui a été mis « une écharde dans la chair » (verset 7), une écharde douloureuse : une maladie ou tout simplement les épreuves de son apostolat. Et grâce à cette écharde dans la chair, il a compris que la grâce du Seigneur lui suffisait et que sa puissance donnait toute sa mesure dans la faiblesse.

Autrement dit : si nous croyons au Christ, nous sommes sous le régime de la grâce : un don d’amour, un cadeau gratis qui n’a rien à voir avec nos mérites et nos capacités. Si Dieu est en effet « tout-puissant », c’est dans la faiblesse de notre humanité. C’est tout le mystère de la Croix de Jésus ! Ainsi donc, nous ne devons pas nous décourager du fait de nos fragilités, même s’il est bien difficile parfois des les accepter. Elles sont le lieu privilégié où nous pouvons accueillir la force de l’amour du Seigneur. Et il y a tant d’exemples à donner : le bien que faisait à notre communauté la présence d’Hélène, la fille d’Armande, quand elle venait à la messe à St Paul. Le bien que nous fait le sourire de Lorette, bien loin de nos petits manèges et de nos bla blas. Le bien que nous font nos amis réfugiés et toutes ces rencontres vraies qui nous sont données, plus fortes que notre orgueil. Chers amis, demandons pour le monde et pour nous tous la grâce de l’amour infini au cœur de nos fragilités et accueillons-nous les uns les autres tels que nous sommes.