Un jour de première communion

Les deux premières phrases sont pour les adultes : de nos jours, chez les grands maîtres de la sacro-sainte laïcité, mais aussi chez les anciens marxistes, mais aussi chez les nouveaux druides de la spiritualité « naturelle », on considère que « les religions » - comme ils disent – sont en fin de parcours, du moins en Occident. Et c’est vrai que dans nos communautés catholiques en France, apparemment, c’est presque partout le vieillissement et le délitement général…

Et voici que ce matin, chers enfants et chers amis, nous voici rassemblés dans la joie pour le baptême de Lucie et pour sa première communion ainsi que celle d’Alban, Guilhem, Joachim et Marius. Aujourd’hui est un jour de fête et vous allez en famille « sacrifier à la tradition » parce que vous êtes encore chrétiens. Tout cela est bon et légitime !

Mais aujourd’hui, chers enfants, c’est beaucoup plus ! Ce n’est pas seulement une question de boucler son catéchisme ; ce n’est pas seulement une question de religion. Lucie, tu vas être plongée pour l’éternité dans la mort et la résurrection de Jésus de Nazareth, un frère et un homme de notre Histoire, mais aussi le Maître de toute l’Histoire, le Christ plus grand que l’univers, le Fils unique d’un Dieu infini, bien au-delà de toute pensée et de toute religion.

Chers enfants et chers amis, l’enjeu de nos sacrements et le sens de la mission de l’Église, ce n’est pas que nous devenions ou que nous restions de bons catholiques – ce qui n’est certes pas mauvais en soi – mais que nous puissions accueillir l’infini de l’amour en nos cœurs ; que nous devenions peu à peu, les petits , mais aussi, les grands, des femmes et des hommes libres, libérés par l’amour du christ, et que nous donnions notre vie, comme lui, pour un monde plus beau, plus juste et plus fraternel. Au-delà de toute tradition et de toute religion, ouvrons nos cœurs à l’infini de l’Évangile et soyons heureux !