Paroisse Saint-Paul et Sainte-Croix

Quartiers de Celleneuve et la Paillade

Diocèse de Montpellier

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Agneau de Dieu

19 janvier 2021, par Jean-Louis Cathala

Jn 1, 35-42 2°B 17.01.21 St Paul MPL

« Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jean, chapitre 1, verset 29). Une phrase de l’Évangile selon Jean que nous connaissons bien ! Cette parole du Baptiste souligne l’universalité de la libération offerte par la « glorification » du Christ, le « Sauveur du monde » (chapitre 4,verset 42). Mais pourquoi parlons-nous de Jésus comme de l’agneau de Dieu ? Dans la langue hébraïque, ai-je lu quelque part, il y a une proximité entre « petit agneau » et l’idée de se faire serviteur. En fait, l’agneau de Dieu est une image qui a deux origines : L’agneau pascal et le Serviteur d’Isaïe  :

L’agneau pascal, tout d’abord : dans le Livre de l’Exode, au moment de la sortie d’Égypte, Dieu demande aux Enfants d’Israël d’immoler un agneau. C’est l’institution de la fête de Pâque, Pessah (chapitre 12). C’est grâce à ce sang que le Peuple a été épargné puis libéré de la servitude. La tradition chrétienne verra ainsi dans le Christ l’Agneau véritable. Paul écrira : « Le Christ, notre Pâque, a été immolé !  » (1 Corinthiens chapitre 5, verset 7)

Le Livre d’Isaïe, par ailleurs, nous présente un Serviteur souffrant : « Maltraité, il s’humiliait, il n’ouvrait pas la bouche, semblable à un agneau qui est conduit à l’abattoir  » (chapitre 53, verset 7). Les disciples ont vu dans ce texte la destinée du Christ (Voir Actes, chapitre 8, versets 26-40). Au moment de la Passion, tel un agneau sans défense, il n’ouvre pas la bouche ( Jean, chapitre 19, verset 9).

Que nous enseigne cette double origine de l’agneau de Dieu ? Bien sûr, on peut faire une interprétation sacrificielle de cette parole : Jésus serait une victime de substitution dont la souffrance voulue par Dieu serait nécessaire pour expier les péchés du monde. Mais jamais la souffrance ne saurait être justifiée. Quand l’Écriture nous dit que « le Christ est mort pour nous  » (1 Thess. chapitre 5, verset 10), ce pour nous n’est pas à comprendre dans le sens d’une expiation, mais d’une compassion et d’une solidarité. S’il est vrai que certains textes utilisent un langage sacrificiel pour parler de la mort du Christ, ceci n’est qu’un langage qui exprime, dans le contexte religieux de l’époque, le caractère libérateur et réconciliateur de la vie et de la Pâque du Seigneur  ! La signification de la Croix de Jésus n’est pas à chercher du côté d’un Dieu qui exigerait la mort de son Fils, mais d’un Dieu qui veut nous donner librement et gratuitement sa propre vie par amour. L’agneau de Dieu, nous le retrouvons au chapitre 13 de Jean dans le geste du Serviteur qui lave les pieds de ses amis. Le Christ est celui qui fait passer du sacrifice au service avec de vrais amis, un vrai travail, une vraie justice ; avec la joie d’aimer et d’être aimé !