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J’ai soif de toi

8 novembre 2020, par Jean-Louis Cathala

Psaume 62 (63) dimanche 8 novembre 2020

Ce dimanche, pour une fois, je vous propose de revenir non sur l’Évangile ou sur l’une des deux lectures, mais sur le Psaume du jour. Voici ce beau Psaume 62 (63) dans une version inspirée de la Nouvelle Traduction de Bayard (2005) :

Psalmodie de David dans le désert de Juda

Dieu mon Dieu
Dès l’aube je te désire
J’ai soif de toi
Ma chair t’attend sur la terre sèche
Aride et sèche
J’ai des visions dans ton sanctuaire
Je vois ta puissance et ton poids
Ton amour est meilleur que la vie
voilà mes lèvres
Ah elles louent
Je te bénis à vie
j’élève mes mains et dis ton nom
De gras et de graisse je me rassasie
Mes lèvres
oh joie
Psaume dans ma bouche

Et dans mon lit
je me souviens de toi
Je veille
je pense à toi
Toi mon secours
à l’ombre de tes ailes je me protège
Tout mon être s’attache à toi
ta main me tient
Ceux qui me cherchent pour me perdre
iront droit dans la terre profonde
Passés au fil de l’épée
viande à chacal

*

Ce psaume attribué à David se présente comme ayant jailli de sa bouche au désert de Juda ; le lien a été fait entre ce texte et un épisode de la vie du futur roi raconté au 1er Livre de Samuel : « David demeura au désert dans les falaises. Il demeura dans les montagnes au désert de Zif (proche de Jérusalem). Pendant ce temps, Saül le rechercha, mais Dieu ne le livra pas entre ses mains. David vit que Saül s’était mis en campagne pour lui ôter la vie ».

David a peur et il se retire, se cache. Il est à demi confiné, comme nous le sommes. Peut-être nous aussi avons-nous peur ! David, comme souvent dans les psaumes, appelle à la vengeance contre ses ennemis. Nous aussi avons l’un ou l’autre ennemi, à l’extérieur de nous ou à l’intérieur. Demandons à l’Esprit Saint la force d’être libéré de toute angoisse, de tout ressentiment, de tout mal. Puis relisons tranquillement ce psaume à partir de nos inquiétudes légitimes pour notre monde, pour nos proches et pour nous-mêmes. Entrons dans cette prière qui est de toujours à toujours :

Je te cherche dès l’aube ? L’aube est le lieu du désir. Quand je m’éveille, chaque matin, mon premier mot est-il pour mon Dieu ? Est-ce que je le désire ou est-ce un vieil amour englué dans l’habitude ?

J’ai soif de toi ? Vraiment ?

Ma chair t’attend ? Puis-je dire cela à Dieu ? Voyons, est-ce bien sérieux ? Dieu est -il une idée, un simple surveillant dans ma vie, un émetteur de préceptes à respecter, un juge ? Ou est-il l’amour de ma vie ?

Je te bénis à vie ? Facile à dire…

Je me souviens de toi ? Combien de fois je t’oublie, Seigneur !

Je Veille, je pense à toi ? Tu parles, Charles ! Souvent, je suis tellement ailleurs, tellement absent devant toi et devant les autres, tellement rivé à mon petit nombril !