Paroisse Saint-Paul et Sainte-Croix

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Diocèse de Montpellier

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A l’entrée de la caverne

9 août 2020, par Jean-Louis Cathala

1 Rois 19, 9-13 19° A 09.08.20 St Tho Mpl

Élie arrive à l’Horeb, la montagne de YHWH – vous connaissez bien ce récit du Premier Livre des Rois – et Dieu n’est ni dans l’ouragan, ni dans le tremblement de terre, ni dans le feu, mais dans le « murmure d’une brise légère  » ; certains traduisent : « un bruit de fin silence » (Bayard – 2001). Quand il arrive à la grotte, notre prophète vient de loin. Il revient de loin ! Il vit un retour au sources – l’Horeb est l’autre nom du Sinaï - qui est aussi une conversion. En fait, la figure d’Élie manifeste la complexité humaine, nos incohérences et les multiples visages de notre foi. Au chapitre précédent, nous avons rencontré un Élie tout feu tout flamme. Il remporte au nom de la vérité du Dieu d’Israël une victoire éclatante contre les prophètes de Baal. Il fait même preuve d’une cruauté sans nom. Et puis, quelques versets plus tard, fuyant la vengeance de la terrible Jézabel, on le retrouve complètement déprimé sous un arbre en plein désert. La flamme s’est transformée en burn out. Notre héros n’est plus le même ; il veut mourir. Cette expérience douloureuse le guérit de sa toute-puissance ; guérison bienheureuse dont nous avons peut-être nous aussi besoin quelque part ; guérison dont la sainte Église a encore besoin pour annoncer l’Évangile d’une façon plus humble et plus vraie. Quand Élie sort de sa caverne, il sort aussi de sa dépression et découvre un autre Dieu. Le Dieu de cette voix ténue, cette voix qui est silence, n’est plus le dieu tout-puissant de l’ancien prophète, vainqueur orgueilleux du Carmel. Notre Dieu d’amour est toujours plus loin, toujours plus grand, y compris pour nous qui pourrions avoir grâce à l’Évangile la prétention de le connaître et de l’aimer mieux que tous les autres.