Avec douceur et respect

Nous revenons ce dimanche sur la Première Epître de Pierre, déjà commentée voici quinze jours. Nous sommes au chapitre 3 ; dans une situation de persécutions ou du moins de difficultés des jeunes communautés chrétiennes, l’apôtre, comme Jésus la semaine dernière, nous invite à ne pas être troublés (verset 14) et à ne pas avoir peur, mais plutôt à sanctifier dans nos cœurs le Seigneur Christ (verset 15) ; pour moi, c’est un appel à donner au Seigneur et à lui seul de l’importance, quelles que soient les circonstances désagréables et même douloureuses de nos vies. Et Pierre d’ajouter : soyez « toujours prêts à la défense contre quiconque vous demandera raison de l’espérance qui est en vous. Mais que ce soit avec douceur et respect… » (versets 15 et 16). Ce verset a sans doute pour contexte premier le nécessaire plaidoyer devant un tribunal. Mais plus largement, cette exhortation est un repère pour l’annonce de l’Évangile en tous temps et en tous lieux : Il s’agit d’abord de renoncer à tout prosélytisme, qui n’est pas le signe d’une foi profonde, mais plutôt fragile et superficielle. Il ne s’agit pas, non plus, d’être sur la défensive ; ceci ne conduit qu’à des crispations, que ce soit avec celles et ceux que nous appelons les « incroyants » ou avec les membres d’une autre tradition spirituelle. Pourtant, nous ne devons pas taire ce qui nous fait vivre ; nous pouvons justifier en raison la pertinence de ce que nous croyons ; à condition de nous former à l’intelligence de la foi ! Au fond, si je ne suis pas capable de dire mes convictions, il n’y aura pas de rencontre véritable.

Dieu nous aime et nous appelle à vivre de sa vie : c’est notre espérance pour le monde ; témoignons avec humilité, douceur et respect ; respect pour soi-même et respect pour les autres.