Paroisse Saint-Paul et Sainte-Croix

Quartiers de Celleneuve et la Paillade

Diocèse de Montpellier

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Nous sommes guéris !

3 mai 2020, par Jean-Louis Cathala

1P 2, 20-25 4. Pâ. 03. 05.20 St Paul Ste Croix MPL

Dans les évangiles, Jésus n’annonce jamais sa mort sans annoncer aussi sa résurrection. Les deux mystères sont inséparables ! Et durant ce temps pascal, nous continuons à méditer sur l’amour de celui qui a souffert pour que nous soyons guéris. C’est ce que nous faisons avec la lecture d’une Epître attribuée par la tradition à Pierre, apôtre de Jésus-Christ  ; une encyclique avant la lettre envoyée probablement depuis Rome vers l’an 64, date de la persécution de Néron. Simon était un pêcheur de Galilée qui ne savait ni lire ni écrire, mais il n’est pas impossible qu’il ait dicté cette exhortation à un compagnon plus instruit. La Première Epître de Pierre est une invitation à l’espérance et beaucoup y ont vu une catéchèse baptismale ; pour l’auteur, c’est en gardant la joie de notre baptême que nous pouvons, ces semaines-ci tout particulièrement, supporter les difficultés de nos vies en gardant nos cœurs et notre prière centrés sur le Christ. Celui-ci – nous dit l’Apôtre - nous a laissé un exemple afin que nous marchions sur ses traces (chapitre 2, verset 21) . Ici, en ce chapitre 2, il exhorte des domestiques à supporter par égard pour Dieu ce qu’ils souffrent injustement de la part de leurs mauvais maîtres. Et il leur parle du Seigneur qui a souffert pour nous. Ces versets sont tricotés d’allusions au Serviteur souffrant d’Isaïe en qui l’Église a perçu l’annonce de Jésus donnant sa vie. C’est, en effet, la grande et difficile question que se sont posés les disciples après la résurrection : pourquoi de telles souffrances ? Il a porté nos péchés sur le bois, écrit Pierre (verset 24). Selon la tradition évangélique, le Christ aurait lui-même fait le lien entre le sens de sa vie et de sa mort et la destinée du Serviteur d’Isaïe : « Le Fils de l’homme est venu non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Marc, chapitre 10, verset 45). Cependant, le sens de cette mort pour nous reste controversé : certains donnent encore aujourd’hui à ce verset de Marc le sens d’une mort expiatrice : Jésus aurait subi de la part de Dieu un châtiment en réparation de nos fautes ! Ce genre d’interprétation est en résonance avec toute une triste religion qui a fait beaucoup de mal et qui a voulu que la souffrance de cet homme crucifié soit nécessaire pour nous délivrer du courroux du Père. Quelle horreur ! D’autres remarquent que l’idée dominant le passage de Marc est celle du service ; interprétation plus saine et plus vraie : ce n’est pas une expiation qui nous sauve, mais celui qui « prend la place » et accomplit le service de l’esclave. Jésus est mort comme il a vécu : en solidarité avec tous ceux qui souffrent injustement. En ce sens, oui, il est mort en rémission des péchés. Par ses blessures, nous sommes guéris !}}}