Paroisse Saint-Paul et Sainte-Croix

Quartiers de Celleneuve et la Paillade

Diocèse de Montpellier

Accueil > Prier et Textes à méditer > Homélies du Père Cathala > Convertissez-vous ! Mt (3,1-12)

Convertissez-vous ! Mt (3,1-12)

8 décembre 2019, par Gilles Niel

« Convertissez-vous : le Règne des cieux est devenu proche » (Matthieu, chapitre 3, verset 2). Voici Jean, le Baptiste, qui paraît dans le désert ! Conversion ! A bien regarder notre Évangile de ce dimanche, nous pouvons entrevoir trois dimensions de la conversion ; la libération, la confession et l’alliance : Tout d’abord, donc, la conversion a quelque chose à voir avec la libération ; Matthieu cite le Livre d’Isaïe qui annonce la libération de l’Exil à Babylone comme une nouvelle sortie d’Égypte ; et l’Évangile poursuit la relecture en parlant de la venue du Messie et du Règne des cieux comme d’un nouveau retour de l’Exil, une nouvelle Jérusalem, une Terre promise universelle et définitive ! Dans les Écritures, la conversion, c’est « se retourner » (Chouv en hébreu), non pas dans le sens d’un retour en arrière, mais d’une délivrance qui nous conduit à revenir à « Jérusalem », l’horizon de notre espérance et le lieu « de notre joie », comme on le lit dans les Psaumes. La conversion que le Seigneur nous demande est ainsi d’abord une délivrance de tout mal et une libération de tout ce qui nous empêche de vivre debout, d’êtres libres et d’être heureux.

En second lieu, la conversion est liée à la confession par la parole ; Matthieu précise que les gens « se faisaient baptiser en confessant leurs péchés » (chapitre 3, verset 6). Bien avant la psychologie moderne, la sagesse des religions a compris la profondeur existentielle de l’expérience de l’aveu. La conversion est ainsi une aventure de réconciliation où la parole doit venir au jour. Bien sûr, c’est très difficile de pardonner, mais lorsque cela devient possible, nous le savons, il y a beaucoup de joie dans le ciel !

Enfin, troisième proposition, la conversion est une expérience de nouvelle alliance. Le Baptiste proclame qu’il n’est pas digne de « retirer les sandales » de celui qui vient derrière lui (verset 11). L’expression vient du Livre du Deutéronome : selon la loi du lévirat, une veuve retirait les sandales du frère du défunt quand il refusait de l’épouser et donc de « relever » la maison de son frère. Jean-Baptiste reprend cette expression et nous dit en filigrane que la maison d’Israël est une veuve et que Jésus est bien celui qui la « relève » ; celui qui réalise pleinement cette image d’un Dieu qui épouse son Peuple. La conversion, pour nous, aujourd’hui, c’est ainsi mettre notre confiance en lui malgré nos regrets, nos sentiments de culpabilité et toutes les désillusions de nos vies. Le Messie de Nazareth est bien celui qui devait venir. Relevé d’entre les morts, il reviendra tout guérir et tout réconcilier. Il est notre amour et notre avenir !

-->