Pour une vie éternelle (2M7)

Jusqu’où sommes-nous capables d’aller en fidélité à notre foi ? Serions-nous « prêts à mourir » pour le Christ ? Je reviens sur le Deuxième Livre des Maccabées, ouvrage assez méconnu qui relève d’une littérature de résistance. Le Livre exalte la lutte armée et le martyre de juifs très zélés. Les deux Livres des Maccabées ne font pas partie de la Bible hébraïque, mais l’Église catholique les considère comme inspirés. Ils relatent des événements historiques précis du IIième siècle avant notre ère : la guerre de libération menée par Mattathias et son Fils Judas Maccabée contre les souverains grecs séleucides au nom de la liberté de la foi. Le texte que nous avons entendu se situe au moment de la terrible persécution d’Antiochus Epiphane (175-164). La liturgie nous a épargné, en les omettant, les versets qui décrivent la cruauté inouïe du martyre des sept frères Maccabées ; Daech n’aurait pas fait mieux ! Nos héros préfèrent souffrir et mourir plutôt que de toucher à la viande de porc.

En fait, au-delà de sa valeur historique et de son invitation à la résistance spirituelle, ce Deuxième Livre des Maccabées est surtout précieux par ses affirmations sur la résurrection des morts : « Tu nous exclus de cette vie présente, mais le roi du monde nous ressuscitera pour une vie éternelle, nous qui mourons pour ses lois » (chapitre 7, verset 9). Tout comme dans le Livre de Daniel (chapitre 12, versets 2 et 3), la foi en la résurrection est ici clairement affirmée, alors qu’elle restait floue dans des Livres plus anciens des Écritures. La croyance en la résurrection est le fruit d’une conviction progressivement acquise par le peuple d’Israël selon laquelle la récompense des justes et le châtiment des méchants ne se situent pas dans la vie présente, mais dans l’au-delà. On a fini par considérer que les martyrs, privés de cette vie à cause de leur foi, sont assurés, grâce à la toute-puissance de Dieu, de trouver une existence nouvelle. Cette foi a pris plus tard une autre dimension avec la Pâque de Jésus, mais c’est beau de voir que dans les Livres des Maccabées où avec Daniel, elle est d’abord fondée sur une exigence de justice : C’est parce que notre Dieu est du côté des humiliés qu’il nous appelle tous au Festin du Royaume. La résurrection n’est pas simplement la vie après la vie, mais la vie plus forte que l’injustice, plus forte que toute blessure, plus forte que la mort.