St Sacrement

Nous venons d’entendre des textes qui nous introduisent à la Solennité du St Sacrement célébrée jadis - les plus expérimentés s’en souviennent - avec beaucoup de faste et de piété. Je ne vais pas commenter ces lectures, mais plutôt vous partager ce qui me semble essentiel dans l’Eucharistie. Que se passe-t-il ou du moins, que devrait-il advenir, lorsque nous célébrons le Repas du Seigneur ? A quoi bon y participer ?

Nous arrivons avec nos joies, nos peines, nos soucis, nos inquiétudes. Quelqu’un nous accueille. Peut-être pressentons-nous que nous pouvons offrir nos vies dans la confiance et nous laisser transformer ? Et nous nous mettons à l’écoute du sacrement de la Parole ; nous ouvrons les Ecritures comme on partage le pain. Nous nous laissons nourrir et interroger par un Verbe d’amour devenu chair. La Parole de Dieu a rejoint la grande Histoire de l’humanité afin que nos histoires quotidiennes deviennent une déclaration d’amitié pour notre temps et pour tous ceux que nous rencontrons. Et notre monde, où la misère et l’injustice écrasent tant de pauvres gens, peut en être transfiguré !

Au fond, nous sommes rassemblés pour devenir le corps vivant du Seigneur, ce corps que nous recevons en partage. En nous faisant déjà participer au Festin messianique préparé pour toutes les Nations, l’eucharistie nous incorpore au Christ ! Elle nous fait devenir les membres visibles du Ressuscité, sa famille universelle. Bien sûr, cela dépend aussi de nous. C’est si nous le voulons !

Vous voyez ! Avec le Repas du Seigneur, on est loin d’un spectacle sacré qui serait l’heure sainte d’une religion à consommer sur place. L’important, ce n’est pas la célébration, mais de faire de nos existences une eucharistie : Que nos manières de nous comporter deviennent mémorial d’un amour qui est passé par la Croix et qui a vaincu la mort  ! Que nous apprenions à nous parler et à nous écouter en vérité. Que nous nous donnions en offrande les uns aux autres dans le service mutuel. Que notre maison et notre table soient ouvertes et que nous ayons le souci de partager avec tous et d’être solidaires envers tous les peuples. Voilà la véritable Messe  ! Un monde nouveau que nous célébrons liturgiquement afin de pouvoir en vivre concrètement jour après jour.