Paroisse Saint-Paul et Sainte-Croix

Quartiers de Celleneuve et la Paillade

Diocèse de Montpellier

Accueil > Prier et Textes à méditer > Homélies du Père Cathala > Le moment favorable (2 Cor 5, 20- 6,2 ; Cendres 2019)

Le moment favorable (2 Cor 5, 20- 6,2 ; Cendres 2019)

7 mars 2019, par Jean-Louis Cathala

Le moment favorable 2 Cor 5, 20- 6,2 (Cendres 2019)

« Le voici maintenant , le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut » (2 Corinthiens, chapitre 6, verset 2). Le temps du Carême est comme un condensé et un rappel de ce moment tout à fait favorable (le Kairos en grec) dont nous parle St Paul dans la Deuxième Épître aux Corinthiens ; c’est le temps de l’Église, période intermédiaire entre la première venue du Messie et son dernier avènement ; jour du salut offert comme espace de conversion. Même si le Carême précède la joie pascale, ce n’est pas en fonction d’une conversion préalable que nous méritons le bonheur du salut. C’est plutôt la libération de Pâques, donnée par grâce et sans mérite, qui nous invite, en action de grâce, à conformer notre vie à ce don reçu. A quelles conversions sommes-nous appelés dans notre communauté paroissiale, dans l’institution universelle de l’Église et enfin dans notre monde aujourd’hui ?

* Pour ce qui concerne notre communauté, moi y-compris, il me semble que nous pourrions être attentifs d’abord à notre langue : combien de paroles superflues et de critiques inutiles entre nous ! Un autre point d’attention, ce sont nos oreilles : quelle écoute offrons-nous aux personnes qui frappent à la porte de notre paroisse ? Hier, une maman me disait qu’elle ne s’était pas sentie bien accueillie dans notre assemblée : on lui faisait remarquer que son garçon malade faisait trop de bruit. L’important, c’est notre regard : sommes-nous centrés sur notre petit nombril, nos petits soucis, ou sommes-nous centrés sur Dieu et sur les autres ?

* Pour ce qui concerne l’institution de l’Église dans le contexte douloureux que vous connaissez, la guérison consiste bien sûr à écouter les victimes, à reconnaître le mal, à demander pardon, à mettre en place une véritable « tolérance zéro » et à faire de la prévention. Tout cela est bon. Pour autant, un changement de mentalité plus radical encore est nécessaire : L’Église est appelée, comme le Christ en Croix, à renoncer à tout pouvoir en ce monde. La sacralisation des prêtres entraîne souvent le cléricalisme ; celui-ci provoque parfois des abus de pouvoir qui chez quelques personnalités complexes prennent la forme d’abus sexuels. Ainsi, tant que l’on continuera à sacraliser le « personnel au sol », les scandales ne cesseront pas.

* Pour ce qui concerne notre monde, nous savons qu’il n’a jamais été aussi injuste et inégalitaire. La cause profonde, c’est notre égoïsme viscéral, alimenté par un système économique et financier intrinsèquement pervers. Parmi les nombreuses initiatives qui tentent de guérir un peu tout cela, il y a le remarquable travail du CCFD et de ses partenaires.

Que le Seigneur convertisse nos langues, nos blessures, nos besoins éperdus de reconnaissance ; qu’il renouvelle notre Église ; qu’il transforme ce monde qu’il a tant aimé  ! Convertissons-nous et croyons à la Bonne Nouvelle !

-->