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Diocèse de Montpellier

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Épiphanie

6 janvier 2019, par Jean-Louis Cathala

L’Épiphanie ! Une Fête qui nous appelle à changer de logiciel, à vivre une conversion de perspective dans le temps et dans l’espace :

*Une conversion dans le temps, tout d’abord : « épiphanie » vient du terme grec Epiphaneia que l’on peut traduire par « apparition », « avènement » ou encore « manifestation ». Nous rencontrons ce mot 4 fois dans le Nouveau Testament  ; cependant, ce n’est pas pour évoquer la naissance du Sauveur, mais son retour tant attendu ! (1 Timothée chapitre 6, verset 14 ; 2 Tm 4, 1 ; 2 Tm 4, 8 ; Tite, chapitre 2, verset 13) La quête des mages serait ainsi, pourrait-on presque dire, un roman d’anticipation de la recherche, toujours d’actualité, de la grande Lumière qui fera disparaître toutes les ténèbres ; la quête de l’étoile du matin, celle qui vient de l’avenir ! Nous sommes naturellement davantage tournés vers la prolongation du passé – c’est plus sûr – que vers l’attente de ce qui vient. Notre foi, nous voulons la retenir entre nos bras plutôt que de la recevoir encore et toujours comme une confiance en l’avenir. Regardons notre monde : les questions sans réponse, les séparations, les injustices, les larmes. Manifestement, l’amour n’a pas encore été pleinement manifesté ! A nous de changer de regard, de prendre un autre chemin comme les mages et de ne jamais nous décourager pour annoncer que le vrai bonheur vient, aussi vrai que le Messie reviendra.

*Conversion dans l’espace, ensuite. Israël avait le sens de l’universalité, mais celle-ci était un peu égocentrique, centrée sur Jérusalem : toutes les nations étaient appelées à se rassembler dans la ville sainte. Et au fond, nous pouvons nous comporter ainsi en Église : attendre que les autres viennent. Et l’on peut se proclamer catholique, c’est-à dire « universel », en continuant à être centré sur soi ! La pointe du récit des mages, ce n’est pas tant qu’ils viennent de si loin voir le petit, mais qu’ils retournent dans leurs pays, tels des apôtres avant l’heure ! L’universalité selon le Christ, c’est celle de Pentecôte, celle qui part de Jérusalem pour aller vers les autres, les rejoindre dans leur vie, partager leurs joies et leurs peines et le moment venu, peut-être, avec beaucoup d’amitié et de respect, leur témoigner avec douceur de la joie de l’Évangile. Ne restons pas entre nous ! Après la messe, ne rentrons pas chez nous comme avant, mais restons pour le repas et mélangeons-nous. Allons vers les autres ! A la Crèche tout comme à la Croix, le Christ attire à lui tous les hommes, mais il ne garde rien, ni personne, pour lui. Ses bras sont ouverts ; il envoie et partage comme il le fera avec les cadeaux que nous viendrons dans un instant déposer auprès de lui.

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