L’enfant a bondi d’allégresse (Luc 1, 39-45)

Le récit de la Visitation nous invite à bien entendre le cri de joie d’Élisabeth. L’enfant qui tressaille en son ventre, c’est tout un peuple ! C’est Abraham qui dans la Genèse exulte à la pensée de voir le Jour du Messie. Avant même de venir au monde, le Baptiste récapitule le grand désir de tous les Prophètes : voir la venue du Royaume. Élisabeth, c’est la stérile pourtant féconde et Marie, la vierge pourtant féconde. La rencontre entre ces deux filles d’Israël est un passage de relais entre la Première Alliance et la Nouvelle Alliance ; entre le possible qui ne l’était plus, être stérile, et le possible qui ne l’est pas encore, être vierge. Oui, « Rien n’est impossible à Dieu ». A partir de ce qui semble ne rien produire en nos vies, il est capable d’opérer des recommencements inattendus : un nouvel amour, une amitié qui porte du fruit, de nouveaux engagements, une communauté dans laquelle je sens ma foi rajeunir et refleurir. Il est aussi capable, à partir d’un petit rien, de notre insignifiance et de notre vide, de faire des merveilles dans un cœur attentif à sa présence. Le cri d’Élisabeth et l’allégresse du Baptiste retentissent jusqu’à nous. Qu’ils remplissent aussi nos vies qui vont comme elles vont pour connaître la joie véritable de la Nativité. Le Seigneur vient ! Il est notre nouvelle naissance, notre avenir et notre amour.