Tous-saints

Joie, Joie, Joie ! Toussaint n’est pas un jour de tristesse ; c’est un jour de joie ! La traduction que vous venez d’entendre est inhabituelle. Joie ! Non pas une joie de supermarché, mais la joie paradoxale et révolutionnaire de l’Evangile. Joie promise. Joie non pas d’être humilié et malheureux, mais Joyeuse nouvelle d’un Dieu qui prend toujours le parti des humiliés et des malheureux.

Et si devenir « saint » ou « bienheureux », pour chacune et chacun, c’était avant tout laisser s’épanouir en nous cette promesse de joie véritable ? Le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants ! (Matthieu, chapitre 22, verset 32) Et pourtant, si l’on regarde la pratique religieuse, on pourrait croire que la foi de l’Église est une sorte de « culte des morts ». Le respect pour les défunts est une chose bonne en soi, mais il risque de nous détourner de la Promesse et de l’essentiel : La Résurrection du Seigneur !

Comment revisiter notre foi ? Peut-être en soulignant qu’elle est un abandon confiant devant une promesse de bonheur, celle des Béatitudes, qui ne sont pas des certitudes. Elles ne répondent pas par enchantement à notre besoin de sécurités ; elles nous tournent vers celui qui est le seul Saint, le Dieu unique et trois fois saint. En ce Dieu d’amour, Dieu de la vie, nous sommes tous appelés à devenir des « saints », c’est-à-dire tout simplement des croyants ; des gens non pas « sacrés » ou parfaits, mais aimés par un Dieu qui veut les sortir de leurs humiliations et de leurs misères, et « heureux » à cause de cela ! Des gens limités et fragiles, mais habités par la joie du service des autres et du monde.

Nous croyons en la promesse de la vie plus forte que nos larmes, que nos faims et nos soifs, que l’insulte et la persécution ; plus forte que la mort.