Paroisse Saint-Paul et Sainte-Croix

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Diocèse de Montpellier

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La foi et les œuvres (Jc 2, 14-18)

17 septembre 2018, par Jean-Louis Cathala

Ce dimanche, c’est du lourd ! l’Epître de Jacques nous donne l’occasion de réfléchir sur la « foi », les « œuvres » et le « salut » :

* La foi : peut-on dire, comme en ces versets : « J’ai la foi » ? (chapitre 2, verset 14) La foi n’est pas possédée comme un bien propre ; c’est un cadeau ! Nous ne pouvons nous l’offrir par un simple effort de notre volonté ou de notre intelligence, pourtant requises. Elle est un don reçu sans aucun mérite ; donc, on ne saurait reprocher à quiconque de « ne pas avoir la foi » ! D’ailleurs, où commence-t-elle ? N’existe-t-il pas une foi primordiale, une confiance en l’avenir et une ouverture aux autres « antérieures » à toute religion ? Dieu seul donne la foi. Mais elle nous engage ! Nous pouvons l’abîmer et même la renier. La foi est souvent mise à rude épreuve. Certains disent avoir « perdu » la foi. C’est possible et respectable ! En tout cas, Jacques enseigne que pour être vivante, la foi doit être mise en pratique dans le sens de la charité. Sinon, à quoi bon ? Les démons croient eux aussi ! (verset 19) La foi n’est pas un privilège, mais une responsabilité.

* Les œuvres : tout être humain est créé à l’image de Dieu. Tout personne, quelles que soient ses convictions, est fondamentalement bonne, bien que blessée par le dérapage du péché et capable du pire ! Tout humain est doué de conscience et se trouve ainsi appelé à faire de bonnes œuvres. Et le Père s’en réjouit ! Pour Jacques, la foi éclaire cet agir et réciproquement, la foi a besoin des œuvres. Pourtant, c’est Paul qui le souligne par ailleurs, les œuvres ne peuvent nous sauver !

* Le salut, justement ! Selon l’Évangile, c’est la délivrance du mal et de la mort. A la lumière de la sortie de Jésus du tombeau, nous entrevoyons le salut. Comment articuler le salut et la foi ? Ce n’est pas parce que nous « avons » la foi que nous sommes sauvés ; mais lorsque nous expérimentons que nous sommes sur un chemin de délivrance et de vie, nous recevons la confiance ! Dans cette aventure, nous nous découvrons peu à peu libérés de tout ce qui nous empêche de vivre dignement, d’aimer en vérité et d’être heureux. C’est une libération que Dieu veut intégrale : existentielle, politique, sociale, économique. Et nous sommes appelés à y participer activement. Notre Père est le Dieu de l’Alliance. Il a besoin de nous ! Pourtant, nous ne nous sauvons pas nous-mêmes. Jésus ne l’a pas fait ; sinon, la mort ne serait pas vaincue ! Aujourd’hui, la société capitaliste fait de nous des individus qui pensent pouvoir se sauver tout seuls, éventuellement aux dépends des autres ! Cette idéologie tue la solidarité, en particulier vis-à-vis des migrants. Par ailleurs, des spiritualités invitent les gens à se libérer eux-mêmes par eux-mêmes, sans Dieu et sans les autres. Cela plaît beaucoup, mais c’est une illusion ! Car c’est grâce à l’amour des autres et grâce à Celui qui est l’Autre par excellence que nous grandissons dans la liberté et que nous advenons peu à peu à notre dimension bienheureuse et véritable.

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