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Diocèse de Montpellier

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Ephphatha (Mc 7, 31-37)

10 septembre 2018, par Jean-Louis Cathala

Ephphatha ! Cette petite histoire entre cet homme sourd et Jésus aux confins de la terre d’Israël, on ne la trouve que dans l’Évangile selon Marc ; c’est une rencontre unique au monde ! Pourtant, les récits de la Parole de Dieu ne sont pas les restes morts d’une histoire à jamais disparue ; ils ont quelque chose à voir avec nos existences aujourd’hui. Christ est ressuscité ! Le fil n’est pas rompu. La Résurrection fait le lien entre ces textes et notre propre histoire. Nous pouvons nous identifier à cet homme : tous, nous avons fait l’expérience d’être amenés par les autres à la rencontre du Seigneur (chapitre 7, verset 32 ). Comme vous, je pourrais citer des noms, revoir tel ou tel visage, et ce n’est pas fini ! Nous avons besoin des autres pour venir au Christ. Et nous pouvons nous laisser toucher par lui. A travers l’amour et le témoignage de gens ordinaires, le Ressuscité peut encore aujourd’hui venir nous mettre les « doigts dans les oreilles » et nous « toucher la langue » (verset 33). Ce récit nous dit la proximité d’un Dieu qui ne guérit pas depuis le ciel, mais depuis son humanité ; à partir de la nôtre aussi.

Et quand les oreilles de cet homme s’ouvrent, précise Marc, « aussitôt le lien de sa langue se dénoue » (Verset 35). C’est l’infirmité de l’ouïe qui rend l’articulation difficile, non l’inverse ! Entendre de nouveau, c’est chaque fois que je ne suis plus le centre du monde, mais que je me découvre aimé tel que je suis. La parole, c’est comme la tendresse : je ne puis l’offrir en vérité que dans la mesure où je la reçois. Ainsi, Nous avons tous plus ou moins des infirmités qui nous empêchent d’exprimer le meilleur de nous-mêmes. En nous, encore et toujours, des choses sont à dénouer, à délier, à libérer. Laissons-nous toucher par le Christ. Ephphata ! C’est-à-dire, « ouvre-toi » !