Paroisse Saint-Paul et Sainte-Croix

Quartiers de Celleneuve et la Paillade

Diocèse de Montpellier

Accueil > Prier et Textes à méditer > Homélies du Père Cathala > Nativité du Baptiste (Lc 1, 57-66)

Nativité du Baptiste (Lc 1, 57-66)

24 juin 2018, par Jean-Louis Cathala

Ce soir, nous voici entre le Cantique de Marie et celui de Zacharie au cœur d’un Évangile de l’Enfance où nous découvrons des récits parallèles sur Jésus, futur Messie, et sur Jean, futur Baptiste. Dans ces deux chapitres composés par St Luc, on note les différences et les similitudes : Jean vient au monde comme un fils qui n’était plus attendu dans une famille bien installée de notables religieux. Jésus vient comme un enfant qui n’était pas encore attendu dans un foyer modeste et en voyage. Dans les deux cas, la naissance produit de la joie, de la crainte et de l’étonnement. Et les gens de Judée « gravent dans leur cœur » tous ces événements tout comme la mère de Jésus conservera dans son cœur la venue de son fils (chapitre 1, verset 66 ; chapitre 2, verset 19). Luc insiste sur la circoncision et sur le nom du Baptiste. Le vieux prêtre Zacharie, incrédule, était devenu sourd et muet : « réduit au silence ». Depuis plusieurs siècles, en effet, les Prophètes ne parlaient plus et le temps de la Révélation était révolu. Et pourtant, l’esprit de prophétie va de nouveau jaillir au cœur du peuple de l’Alliance. Il sera dans la continuité des prophètes, mais en même temps, il y aura rupture : l’enfant ne s’appellera pas « Zacharie » (le Seigneur se souvient) mais bien « Jean » (le seigneur fait grâce) : un nom que personne ne porte dans sa parenté. Voici donc, de nouveau, le temps où Dieu fait grâce  ! Le fils du sacrificateur ira faire sa vie en rupture avec son milieu sacerdotal, loin du Temple, au bord du désert.

Que pourrions-nous emporter chez nous de la figure de cet enfant ? N’est il pas une proclamation que le Messie n’est pas un beau jour tombé du ciel, mais qu’il s’inscrit dans l’espérance de tout un peuple ? Quelque chose ou quelqu’un devait advenir. Jean nous rappelle aussi que le disciple n’est pas seulement celui qui marche derrière, mais bien par-devant le Seigneur, afin de préparer sa route (chapitre 1, verset 76) et sa venue dans le cœur de ceux que nous rencontrons. Le Précurseur nous appelle à percevoir les signes avant-coureurs de l’amour de Dieu et à les promouvoir d’où qu’ils viennent. Nous ne sommes pas d’abord des successeurs du Christ et les gardiens d’une antique tradition, les gardiens du Temple… Nous voulons devenir précurseurs : des gens tournés vers l’avenir ; car dans notre monde, nous le savons, il y a encore des larmes et les temps nouveaux sont encore et toujours à venir.

-->