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Devenir corps du Christ (St Sacrement)

6 juin 2018, par Jean-Louis Cathala

En ce dimanche du St Sacrement, au lieu de commenter une lecture biblique, je vous partage ce qui, à mon avis, est essentiel dans la messe.

Nous arrivons avec nos joies, nos peines, nos contrariétés. Quelqu’un qui est notre avenir nous accueille tels que nous sommes. Toutes ces vies que nous portons, nous voulons dans la confiance les offrir et les laisser transformer.

Et nous nous mettons à l’écoute : Nous ouvrons les Écritures comme on partage un morceau de pain. Nous nous laissons habiter par un Verbe d’amour devenu chair en Jésus de Nazareth, notre frère. La Parole de Dieu s’est incarnée dans la grande Histoire pour que nos histoires singulières et communautaires deviennent une déclaration d’amitié pour notre temps. Pas facile ! Et pourtant, nos existences peuvent devenir une page d’évangile malgré nos limites et nos épreuves. Notre monde, où tant de pauvres gens sont humiliés, peut en être transfiguré.

Durant la messe, nous sommes rassemblés comme corps du Christ pour le devenir davantage. Le Repas du Seigneur construit la Fraternité et nous donne déjà de participer au Festin messianique préparé pour toutes les Nations. Nous devenons les membres visibles du Ressuscité invisible, sa chair universelle et multicolore ; sa famille recomposée par la miséricorde. Nous prenons le corps du Christ pour que l’Évangile prenne corps en nous et en notre société. Bien sûr, ce n’est pas automatique ! Cela dépend de nos comportements et de nos engagements.

On est loin d’un spectacle sacré qui serait l’heure sainte d’une religion individualiste à consommer sur place sans jamais être emportée sur nos lieux de travail, nos lieux de douleur et de service. L’enjeu, ce n’est pas la célébration, mais de faire de nos existences une eucharistie : l’important, c’est que nous tissions avec les gens de nos quartiers, quelque soient leurs convictions, des liens fraternels ; que nous nous donnions les uns aux autres dans l’espérance d’un amour plus fort que la mort ; que nos maisons et nos tables soient ouvertes dans le souci de devenir solidaires avec tous les peuples. Du reste, selon le Nouveau Testament, le culte que nous avons à rendre, ce n’est pas un rite, ce n’est pas un discours ; c’est l’offrande quotidienne de nos vies en action de grâce pour le don que Dieu nous a fait dans le Christ (Romains, chap. 12, verset 1).

Nous attendons le retour du Messie : un Royaume où régneront la justice, le respect pour tous, la tendresse entre tous ; ce monde nouveau, nous le célébrons liturgiquement pour pouvoir déjà en vivre aujourd’hui !