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Relever (Jn 2, 13-25)

5 mars 2018, par Jean-Louis Cathala

Beaucoup d’entre vous se rassemblent régulièrement pour étudier l’Évangile selon Jean. Et vous avez, bien sûr, noté l’importance des versets que nous venons d’entendre : le grand signe dont il est ici question, celui de la résurrection, récapitule tous les signes que nous rencontrons au long du Quatrième évangile}}}. Ce récit appelé la « purification du Temple » nous offre un exemple de la compréhension des paroles et des actes de Jésus à la lumière de la résurrection.

Le texte commence ainsi : « Comme la Pâque des juifs approchait » (chapitre 2, verset 13). Première mention de la Fête dans un ouvrage qui l’évoquera souvent jusqu’à l’heure de la Passion, une Passion qui commence déjà avec des gestes forts du Christ ; gestes qui causeront sa perte. Ce n’est pas pour rien que Jean, à la différence des Synoptiques, situe la scène au début de son évangile. C’est l’acte inaugural de tout un drame et d’un long procès de Jésus qui se déroule tout au long du livre.

Dans ces verset, la question centrale, c’est le Temple, lieu hautement sensible et source de violence jusqu’à nos jours. Pour beaucoup de juifs, la destruction du Sanctuaire par les Romains en l’année 70 fut une sorte de fin du monde. Mais les disciples de Jésus ont compris que cette événement ratifiait en quelque sorte la fin d’un système et d’un fonctionnement religieux. Le seul Temple, désormais, c’est la présence du Ressuscité dans une communauté rassemblée en son nom : « Le Temple dont il parlait, c’était son corps » (Verset 21). Oui, la résurrection du Christ, c’est le relèvement du Temple !

Dans notre tradition chrétienne, nous avons des « tabernacles » et de « sanctuaires » et tout un vocabulaire sacrificiel ; mais ce ne sont que des mots ! Avec l’avènement de l’Evangile, il n’y a plus de sacrifice rituel ; il n’y a plus de séparation entre le profane et le sacré. La Maison de Dieu, ce ne sont pas nos églises de pierre, mais les pierres vivantes que nous sommes et nos existence ordinaires : notre travail, nos joies, nos difficultés, nos douleurs, même ! Le Seigneur est avec nous et toute notre vie est appelée à être relevée dans le corps du Ressuscité. L’espérance en la vie plus forte que la mort s’incarne en notre chair fragile souvent touchée par la maladie. Elle nous aide à assumer nos épreuves et nos douleurs, sachant que Dieu est tendresse et qu’un beau jour, au dernier jour, tout sera réconcilié, relevé, guéri. Et alors, tous, nous serons debout, dans la lumière.