Autorité (Mc 1, 21-28)

Peut-être l’avez-vous remarqué ? Nous devenons « autoritaires » dans une situation que nous ne maîtrisons pas ou pour nous donner de l’importance. Avoir de l’« autorité », c’est autre chose ! Étymologiquement, c’est « augmenter » non pas soi-même, mais les autres ; leur donner, à eux, de l’importance ! Dans l’Évangile selon Marc, Jésus parle « comme ayant autorité » (chapitre 1, verset 22) et quand il guérit, c’est un « enseignement nouveau, avec autorité » (verset 27). Le geste inaugural de son ministère - premier tableau d’une longue journée à Capharnaüm- est ainsi un enseignement raconté comme une guérison. L’enseignement nouveau  est un acte ! La parole du Christ est créatrice, comme au Commencement de la Genèse. A l’inverse des scribes, auxquels il fera de vifs reproches (Matthieu, chap. 23, verset 3) ; à l’inverse de nous-mêmes, trop souvent, Jésus fait ce qu’il dit ! Tout en étant fidèle à sa foi juive, il ne parle pas à la manière des Pharisiens, qui commentaient la Torah dans le cadre de la tradition en faisant référence à tel ou tel Maître qui faisait autorité. Le Fils de l’homme ne dit jamais : « Rabbi untel a dit ». Il dit : « Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens…mais moi je vous dis}}} » (chap. 5). A Nazareth, les gens se demanderont : « D’où cela lui vient-il ? » (Marc, chap. 6, v. 2) Il ne répondra pas directement, mais donnera des signes, en particulier la prétention inouïe de « pardonner les péchés sur la terre ! » (chap. 2, verset 10).