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Diocèse de Montpellier

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Veiller (Mc 13,33-37)

3 décembre 2017, par Jean-Louis Cathala

Nous entrons dans l’ Avent avec un ordre de Jésus : « Veillez ! » Son dernier mot tout à la fin du chapitre 13 de l’Évangile selon Marc, juste avant la Passion ; ultime recommandation pour les disciples et d’âge en âge pour nous « tous » (verset 37), dans ce discours sur la venue du Fils de l’homme dont seul Dieu le Père connaît le jour et l’heure (verset 32).

Veiller, c’est accepter l’imprévu ! Marc le souligne : « Vous ne savez pas quand ce sera le moment » (verset 33). Plus loin, le texte nous parle de quelqu’un « venant à l’improviste » (verset 36). A lire entre les versets, on a le sentiment que c’est par cette dimension inattendue de ce jour du Seigneur que St Marc veut nous ouvrir au mystère de la personne du Christ. Un détail le souligne : selon le texte original, le « maître de la maison » du verset 35, c’est le « Seigneur de la maison » (en grec : kurios tes oikas). Seigneur – Kurios ! Titre divin que Marc ne donne guère par ailleurs à Jésus de Nazareth. A la fois attendu et inattendu lors de son premier avènement, le Messie le sera aussi lors de son deuxième avènement. Car le Christ, don de Dieu pour le monde, ne saurait être la réalisation du programme établi d’un grand ordinateur. Il n’est pas programme ; il est promesse}}} ! La religion de l’Évangile n’est pas celle du destin, mais celle du festin préparé pour toute chair.

Et de fait, dans la foi, qui est une espérance, l’essentiel est toujours encore à découvrir. Le message de la foi n’est pas de l’ordre instantané du compte twitter de Monsieur Trump ! L’attente qu’est la foi prend à contre-pied la société du SMS – nous sommes un peu accrocs, n’est-ce pas ? Où tout nous pousse à vouloir dire, écrire et savoir aussitôt. La vigilance de la prière a même transformé Charles de Foucauld qui voulait tout tout de suite ! Au sens biblique, la vérité tout entière est de l’ordre de l’avenir : nous ne la possédons pas : elle est promise comme une fiancée est promise ! Elle se découvre peu à peu dans dans le temps de l’histoire ; dans le mémorial et l’accomplissement de la promesse. Et nous autres, nous voici appelés à l’attendre ; dans les jours de joie et les nuits de peine ; « chacun à son travail » (verset 34), nous dit l’Évangile ; comme des « serviteurs » qui ne savent pas tout mais qui ne s’endorment pas, car ils savent, au moins, que le Messie reviendra.