Paroisse Saint-Paul et Sainte-Croix

Quartiers de Celleneuve et la Paillade

Diocèse de Montpellier

Accueil > Prier et Textes à méditer > Homélies du Père Cathala > En mon nom (Mt 18,15-20)

En mon nom (Mt 18,15-20)

11 septembre 2017, par Jean-Louis Cathala

« Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux ».

L’autre jour, dans le journal La Croix, je lisais que dans certains pays, les femmes ne sont jamais appelées par leur nom ! C’est terrible ! Dans la mentalité biblique, le nom n’est pas une étiquette, mais la personne elle-même. Quand nous disons : « Que ton nom soit sanctifié » c’est Dieu Lui-même que nous bénissons ! D’ailleurs, une des manières pour nos frère juifs d’invoquer respectueusement Dieu, c’est de dire justement : Achem, c’est à-dire : « le Nom » ! « En mon nom », dans notre passage de l’Evangile selon Matthieu, nous renvoie à Yéchoua (Jésus) qui signifie : « Le Seigneur sauve ». Tout un programme ! Après la résurrection du Maître, les disciples ne cesseront pas de se réclamer de son nom ! Dans les Actes des Apôtres, ils baptisent « au nom de Jésus-Christ » (Chapitre 2, verset 38 ) : Le Baptême est une prise de possession par la personne du Christ ! Et Pierre affirme aussi d’une façon très absolue : «  Aucun autre nom sous le ciel n’est offert aux hommes qui soit nécessaire à notre salut  » (Chapitre 4, verset 12). L’expérience de Pâques est passée par là ! Par son exaltation, écrira Paul aux Philippiens, Jésus a reçu un «  Nom qui est au-dessus de tout nom » (chapitre 2, verset 9 ). C’est le nom de Kurios (Seigneur) : vocable de la Septante (l’A.T. grec) pour traduire le petit nom imprononçable du Dieu de l’Exode !

Deux ou trois réunis en mon nom ! Notre bonheur n’est pas dans l’épanouissement individualiste ; il n’est pas dans le « développement personnel » ou la satisfaction de mon petit nombril. Mais dans la rencontre et le partage avec les autres. Le grand désir de Dieu, ce n’est pas de me sauver tout seul, mais de construire une humanité nouvelle, solidaire, par la venue du «  Royaume des cieux » : Une transformation ici et maintenant de notre façon de vivre et d’entrer en relation. Tout ce qui va dans le sens du chacun pour soi, du repli identitaire, du communautarisme et du nationalisme va dans le sens inverse du Royaume. Et l’eucharistie que nous célébrons n’est pas la pieuse consommation pour moi tout seul de ma petite communion à moi de mon petit Jésus à moi. La Messe, c’est devenir le corps du Christ : une communion sans frontière, une famille infinie ! « Communier » avec les autres ne signifie pas que tout le monde devrait penser pareil ; communier n’implique pas d’éviter la diversité et les conflits dans une recherche illusoire et fusionnelle de l’uniformité bienheureuse. Non ! La communion, c’est quand nous devenons capables de nous confronter, mais avec respect, à cause de Jésus et en son Nom.