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Diocèse de Montpellier

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Votre Seigneur viendra (Mt 24, 37-44)

28 novembre 2016, par Jean-Louis Cathala

Votre Seigneur viendra

Qu’avons-nous fait du retour du Fils de l’homme  ? Où est passé le désir de son dernier avènement, qui était pour la première génération des disciples le grand cri et le contenu le plus important de la foi : « Marana tha ! Viens Seigneur ! »

Nous en avons fait un chapitre ultime, presque secondaire, de nos théologies. Nous l’avons abandonné aux spéculations fantaisistes de certains groupes qui jouent sur la peur pour faire du recrutement. Nous avons fait du retour du Seigneur une affaire individuelle, en réduisant sa venue universelle à la question de notre rencontre personnelle avec lui au jour de notre mort. Nous l’avons confiné dans le temps liturgique de l’avent ; et encore, le deuxième avènement est effacé derrière la préparation de Noël. L’enfant de la crèche peut nous émouvoir et nous rassurer à bon compte. Mais la venue du Fils de l’homme ne peut pas ne pas nous remettre en question.

Qu’avons-nous fait du retour du Messie ? Certes, contrairement à ce que pensaient les premiers chrétiens, il n’en finit plus de se faire attendre ; et tout autour de nous, encore et toujours, l’injustice, les guerres, les larmes. L’Évangile ne donne pas réponse à tout ; il nous murmure seulement de faire confiance, de veiller, de nous tenir prêts. Et pourtant, « comme aux jours de Noé », nous préférons nous endormir dans nos pauvres certitudes ; depuis 2000 ans, nous sommes engagés non pas dans l’attente, mais dans la persistance de l’institution ecclésiale, qui comme toute institution religieuse ou politique, désire avant tout se justifier et se prolonger en essayant de maintenir ce qu’elle pense avoir à bon droit toujours dit et toujours fait. Et nous nous accrochons à nos bilans, à notre passé soi-disant glorieux, à nos théories, à nos petits pouvoirs, à nos clochers et à nos sous au lieu de nous préparer au retour du Fils de l’homme, qui se moque de tous les sondages et qui est notre bonheur et notre avenir.

La venue « comme un voleur  » du Seigneur nous pousse à nous libérer de la prétention de posséder la vérité. Une Église qui sait attendre, c’est une Église en chemin, en dialogue avec tous ; une Église qui renonce à tout pouvoir mondain ; une Église pauvre et du côté des humiliés, les préférés de la promesse du Royaume.

Que la fragile lumière de l’Avent nous garde éveillés, ouverts à l’inattendu de notre Dieu.