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Diocèse de Montpellier

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Foule immense ( Ap Jn 7)

2 novembre 2016, par Jean-Louis Cathala

Toussaint 2016

« Tous saints ! » Toutes et tous ! Ou du moins, appelés à le devenir ! Dans la Bible, par exemple dans le Livre de Daniel, les « saints », c’est l’ensemble du peuple d’Israël. Ce matin, notre première Lecture est tirée de l’Apocalypse de Jean, un livre à la fois magnifique et difficile, parsemé de symboles et d’allusions au reste des Ecritures ; des symboles surtout à ne pas prendre au pied de la lettre ! L’Apocalypse évoque les « saints » ( Ap 13,7 ; 22,21 etc…) mais pas dans le passage que nous venons d’entendre. Et pourtant, il est possible, à partir de ce texte, de nous poser 3 questions : Qui sont-ils, ces saints ? Combien sont-ils et que font-ils ?

Qui sont-ils, tout d’abord ? Dans la « vision » de Jean, les saints ont le front marqué d’un « sceau » ( V.3 ). Le sceau, c’est le signe de la protection du Seigneur ( Ap 9,4 ). Le terme fait allusion au Livre d’Ezéchiel ( Ez 9,5 ) et, plus profondément, au Livre de l’Exode, à l’événement de la libération d’Égypte, quand les maisons des hébreux, pour être protégées, étaient marquées par le sang de l’agneau pascal ( Ex 12,7.13 ). J’aime cette image du sceau. Pour un document, c’est la garantie de l’authenticité. Devenir Saint, pour chacune et chacun, c’est devenir une personne « authentique », avec et malgré ses erreurs et ses fragilités

Ensuite, combien sont-ils, ces saints ? Le texte parle de « 144000 » ( V.4 ), puis, un peu plus loin, d’une « foule immense » (verset 9). 144000 est un nombre purement symbolique, c’est-à-dire 12000 pour chacune des 12 Tribus d’Israël. Le chiffre 12, vous le savez, est l’un des chiffres qui dans les Écritures désigne la plénitude. 144000 est donc tout simplement une autre manière de parler de la foule immense dans une mise en scène qui distingue les saints issus du Judaïsme et tous les autres, dont nous sommes, vous et moi : cette descendance innombrable que Dieu promet à notre père Abraham ( Gn 15,5 ).

Enfin, que font-ils, ces « saints » ? Ils mettent au cœur de leur vie l’adoration de Dieu seul (verset 11). Nous sommes à la fin du 1er siècle, à l’époque où l’Empereur Domitien se prend presque pour un dieu. L’Apocalypse s’insurge contre cela et nous rappelle que le seul Seigneur de l’histoire, c’est le Christ mort et ressuscité ! Où sont les idoles de nos sociétés et de nos vies ? Devenir saint, ce n’est certes pas se couper d’un monde qui serait « mauvais » ; le monde est bon ! C’est aimer ce monde tel qu’il est, mais en résistant à tous les faux seigneurs qui finiront tous par s’écrouler.