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Diocèse de Montpellier

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Reins ceints (Luc 12, 32-48 19)

8 août 2016, par Jean-Louis Cathala

« Restez en tenue de service ! »

La tenue de service de cette page d’Évangile, selon la Traduction œcuménique de la Bible, c’est une « tenue de travail ». On pourrait presque dire : « Retroussez-vous les manches ! » En fait, le texte original dit plus précisément : « Que vos reins soient ceints », du verbe : « se ceindre » ; « mettre une ceinture » (en grec : Osphues periezôsmenai). Il s’agit de relever le vêtement pour être plus à l’aise. L’expression est donc liée au travail et plus spécialement au service des tables : dans ces versets, les gens sont appelés à se ceindre pour attendre un Maître qui, lui aussi – dans un beau retournement - se ceindra pour se mettre à leur service en passant « de l’un à l’autre » (verset 37). Nul ne sera oublié ! Bien sûr, on pense aux gestes du Seigneur au début de la Passion de l’Évangile selon Jean (Chapitre 13, verset 4). Attendre le retour du Maître est la raison d’être de la communauté de l’Église  ; mais attention, selon les Écritures, l’attente véritable n’est pas une passivité ! Elle est un engagement dans la société, un service de tous nos frères humains. Et chacun d’entre nous est appelé à attendre et à agir pour le meilleur : dans sa famille, dans son quartier, dans son travail, dans la communauté de l’Église. Les appels ne manquent pas !

Ce qui donne toute son ampleur à l’injonction : que vos reins soient ceints, c’est que nous la retrouvons mot pour mot dans la version grecque du Livre de l’Exode, qui évoque la fête de Pâque. Je cite : « Mangez-la (la Pâque) ainsi : les reins ceints (dans le grec de la LXX d’ Exode, chapitre 12, verset 11 : Osphues periezôsmenai), les sandales aux pieds, le bâton à la main ». Ainsi, la nuit de Pâque, libération de la terre d’Égypte, éclaire les paroles du Christ sur la vigilance. Avoir les reins ceints, c’est donc la tenue de service, oui, mais aussi celle du voyageur prêt à tout quitter pour la terre promise, pour le bonheur que Dieu nous propose. Et de fait, dans la tradition juive, la Pâque a été peu à peu comprise comme une nuit de veille, une nuit d’attente de la venue du Messie (Exode, chapitre 12, verset 42). Pour les premiers chrétiens, dans le même esprit, la nuit pascale a pris la dimension de l’attente de la Parousie, c’est-à-dire du retour du Seigneur. Malgré toutes les mauvaises nouvelles qui surtout ces derniers temps s’accumulent dans notre pays et notre monde, soyons-donc des femmes et des hommes qui attendent et qui ont confiance en l’avenir. Jésus revient !