Ap 7, 9-17 4ième Pâques

Je vous fais grâce de l’actualité de ces dernières semaines, mais nous vivons dans une époque et un monde où il y a tellement de larmes, tellement d’injustices et de cruauté, tellement de grandes épreuves pour nos proches ou nos lointains, que nous avons le droit de douter que ce monde soit sauvé ! N’est-ce pas ? Tant de vies innocentes sacrifiées avec le sang de l’Agneau sur l’autel du pouvoir et de l’argent, en temps de guerre comme en temps de paix. Tant de femmes violées, d’enfants abusés, de réfugiés méprisés, d’ouvrier exploités, au bout du monde mais aussi ici, chez nous ! Comment accueillir avec tout cela ce que nous promet ce soir le Livre de l’Apocalypse de Jean : une foule immense sur laquelle Dieu étend sa tente, comme une protection bienheureuse ; une foule immense qui n’aura plus jamais faim, ni soif, qui ne sera jamais plus accablée ; un Dieu qui essuiera toute larme de leurs yeux ?

Les Apocalypses - un mot que l’on peut traduire tout aussi bien par « révélation »- relèvent d’un genre littéraire très particulier. Ce sont des livres difficiles, des bombes de symboles et de sens devenues souvent très obscures pour des lecteurs peu imprégnés de culture biblique. Ce soir, ces versets ne sont pas, bien sûr, à prendre au pied de la lettre. Ils sont pourtant une fresque immense et vraie qui nous dit d’âge en âge qu’au bout du compte, dans la lumière du Ressuscité qui a vaincu la mort et qui est le maître de l’histoire, debout au milieu du trône de Dieu, toute épreuve sera réconciliée ; toute larme essuyée…A nous d’y prendre notre part, ici et maintenant !