Qui nous roulera la pierre ?

Ce matin, malgré nos Alleluias remplis de foi, nous rencontrons au chapitre 16 de Marc un récit pas très sûr de lui. Il commence par une vraie question : «  Qui nous roulera la pierre ?  » (verset 1) et se termine en demi-teinte, soulignant le trouble de ces femmes qui « ne dirent rien à personne  » (verset 8). Pas vraiment glorieux, tout cela !

En faisant une comparaison synoptique entre les 3 évangiles de Matthieu, Marc et Luc, un détail apparaît : Marc est le seul à préciser que la pierre « était très grande  » (Verset 4). Pourquoi donc ? Est-ce innocent ? Peut-être pas ! Dans le Livre de la Genèse, nous lisons au chapitre 29 la merveilleuse rencontre de Jacob et Rachel auprès d’un puits. Une histoire autour d’un puits est souvent l’annonce d’un mariage, d’une alliance, d’un grand bonheur (Exode, chapitre 2, versets 16 à 22 ). La Genèse souligne aussi que la pierre était « grande » (chapitre 49, verset 2). Et lorsque Jacob voit arriver Rachel, il tombe amoureux. Et cela le rend tellement fort qu’il arrive à déplacer à lui seul cette grande pierre sur le puits (verset 10).

Et à nous, aujourd’hui, qui nous roulera la pierre  ? Qui nous donnera joie et confiance en l’avenir de notre terre malgré tant de misères et malgré cette saleté de virus, une chape de plomb qui obstrue la lumière pour tous les peuples ?

Ce matin-là, ces femmes en deuil sont conviées à l’annonce d’un grand bonheur, d’une Alliance nouvelle et éternelle ! Elles n’en mesurent pas la venue, elles ont encore peur. Pourtant, déjà, au plus profond de toutes nos nuits, le Messie, « plus grand que notre père Jacob » ( Jean, chapitre 14, verset 12 ) a roulé la pierre. C’est lui, l’Epoux véritable, qui relève la Maison d’Israël et toute chair ! Et pour nous, désormais, malgré tout ce qui nous arrive, le tombeau n’est plus un tombeau, mais un puits dans le désert. Oui, chers amis, Christ est vraiment ressuscité ! Il a roulé la pierre. Il a roulé la mort !