Paroisse Saint-Paul et Sainte-Croix

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Diocèse de Montpellier

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Mort où est ta victoire ? (1Cor 15-54-58)

6 mars 2019, par Jean-Louis Cathala

Nous terminons notre parcours du chapitre 15 de la Première Epître aux Corinthiens, centré sur la résurrection. La fin est lyrique : « O Mort, où est ta victoire ? » (verset 55) Une telle question peut nous sembler péremptoire et nous mettre mal à l’aise ; nous avons tous connu la perte d’un proche ; nous avons fait l’amère expérience de la mort qui sépare, qui fait mal et qui nous paraît, hélas, avoir le dernier mot. Comment croire en la victoire proclamée par St Paul ? Celui-ci, avec beaucoup de liberté, cite les Prophètes Isaïe et Osée, mais quoi qu’il en soit, selon notre foi, le Dieu d’Israël est capable de faire disparaître la mort et c’est par la résurrection du Christ que cette promesse se réalise.

Chez Paul, la mort est souvent considérée comme une conséquence du péché, qui est l’aveuglement de ne pas croire que l’amour de Dieu nous fait vivre. Le péché est la piqûre qui tue, le dard venimeux ou « l’aiguillon » de la mort. Soit ! Mais St Paul ajoute – affirmation curieuse - que « ce qui renforce le péché », c’est la loi, la Loi de Moïse ! (verset 56) En fait, selon Paul, le temps de la Loi représente le temps du péché, une situation de mort dont le Christ nous a sauvés. La Loi est sainte et bonne, mais en nommant le péché, elle le fait connaître et ainsi, paradoxalement, elle y pousse ! Elle n’engendre pas le péché, bien sûr, mais elle en devient l’occasion et lui donne ainsi sa puissance.

Mort, où est ta victoire ? Pour St Paul, en assumant la Croix dans une obéissance d’amour, le Fils de Dieu a englouti la puissance du péché. La révélation que la mort du Christ nous libère est une affirmation centrale de la foi ; entre parenthèse, le « Jésus » du Coran ne nous sauve pas, car il ne meurt pas sur la Croix ! La victoire du Seigneur est aussi celle des croyants qui adhèrent à sa mort et à sa résurrection. Par le baptême, véritable plongée dans la destinée du Christ, nous sommes assimilés à sa propre vie et nous pouvons ainsi consentir à une « mort » jour après jour dans le don de nous-mêmes ; nous naissons de nouveau à une vie de service, de solidarité et de charité concrètes. Notre victoire à nous, ici et maintenant déjà, c’est une vie quotidienne dans la communion au Fils de Dieu. Voici ce que Paul écrira aux Romains  : « Nul d’entre nous ne vit pour soi-même, comme nul ne meurt pour soi-même ; si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur, et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Donc, dans la vie comme dans la mort, nous appartenons au Seigneur » (chapitre 14, versets 7 et 8).