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Texte Moingt 42 … : L’être de Dieu est sa venue en Jésus

13 novembre 2021, par Jean-Louis Cathala

En « ce qui arrive » au monde et dans le temps, c’est bien l’être éternel de Dieu qui se révèle dans la trinité de ses Personnes, ainsi que l’enseigne le dogme de l’Église… La théologie doit remonter du temps à l’éternité, pour autant qu’elle y est conduite par la révélation ; mais elle n’a pas le droit d’écarter, de ce qui est éternellement en Dieu, ce qui s’est fait aussi dans le temps, lorsqu’elle ne connaît l’être de Dieu que par ce qui lui advient dans son rapport à nous.

La radicale nouveauté de la manifestation de Dieu en Jésus, c’est donc de révéler qu’il existe-pour-nous : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Lui qui n’a pas épargné son propre Fils mais l’a livré pour nous tous, comment, avec son Fils, ne nous donnerait-il pas tout ? » (Rm 8, 31-32) Il ne suffit pas de prendre ce « pour nous » pour un acte de simple condescendance, ainsi que le fait habituellement la théologie, hantée par la crainte de troubler l’immobilité de l’essence divine ; il faut la comprendre en ce sens que Dieu existe en rapport avec nous, et cela au plus intime de sa vie, de son être-pour-soi, à savoir de son existence trinitaire, puisqu’il se donne un Fils, tiré de lui-même dans son éternité, du même acte par lequel il nous le donne en venant à lui dans le temps. Il en est ainsi, « essentiellement », parce que « Dieu est amour » et que son amour « s’accomplit » en nous quand on s’aime les uns les autres de l’amour qu’il révèle par l’envoi de son Fils au monde et qu’il communique par le don de l’Esprit (1 Jn 4, 7-17). Il n’est d’amour que d’un autre et par la sortie de soi vers l’autre, amour de ce qui est autre. Là est la nouveauté de la révélation : Dieu n’est pas l’Être infini dont la perfection serait de se garder pur de tout rapport au contingent, ainsi que le pensent les philosophes, ou qui n’a de rapport au monde que par des activités de puissance ou de compassion, comme il en est pour les religions ; il est en soi, selon son être éternel, et pour soi, selon son existence trinitaire, ce qu’il est pour nous et avec nous en advenant au temps.