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Diocèse de Montpellier

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Texte Moingt 107… : Un même amour

24 novembre 2023, par Jean-Louis Cathala

Ce qui lie le Père au sort du Verbe – en prenant le mot « sort » au sens de destin historique -, c’est l’amour qui est le « lieu commun », indivisible de leur existence. C’est du mystère de l’incarnation que nous tenons la définition de l’être de Dieu en tant qu’amour. Parce qu’il est amour, Dieu aime nécessairement un autre en tant qu’il lui est semblable et de qui il est nécessairement aimé sous peine de n’être pas l’amour (…) Le concept de « personne » ne se vérifie pas en Dieu comme en nous  ; chacun de nous se pose dans son identité en s’opposant aux autres et en s’enfermant en soi, en Dieu chacun demande à l’autre, en quête d’amour, de quoi subsister dans son identité à soi-même. Où l’on voit que nous craignons de dire « trois personnes » ou « la personne du Verbe éternel » parce que nous transportons en Dieu notre mode d’être personne, au lieu d’apprendre de l’amour qui fait l’existence pluripersonnelle de Dieu à devenir nous-mêmes personne sous le mode de l’existence relationnelle. C’est pourquoi on doit attribuer à chaque Personne divine la même plénitude hypostatique – car l’amour ne souffre pas l’inégalité -, sans craindre que cela nuise à l’unité divine, qui n’est pas objectivité toute faite mais intersubjectivité, échange, communion. Mais la révélation évangélique que Dieu est amour vise autant son amour des hommes que celui qui s’échange entre les Personnes divines (…) C’est du même amour, qui est plénitude, excès, surabondance, que le Père aime un autre qu’il engendre à sa ressemblance en l’aimant comme soi-même, et qu’il aime de l’autre, forcément dissemblable, qu’il crée du fait de l’aimer du même amour qu’il porte à son Verbe.