Paroisse Saint-Paul et Sainte-Croix

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Diocèse de Montpellier

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Texte Moingt 109… : Identité divine et identité humaine de Jésus

24 novembre 2023, par Jean-Louis Cathala

Le fait de le croire Fils de Dieu amène (…) à se demander comment il vivait concrètement ce que nous avons tendance à nous représenter comme une double existence (…) Un croyant d’aujourd’hui, habitué à rencontrer le Christ dans les évangiles, lus comme des récits historiques, le considère spontanément comme un individu humain (…) alors même qu’il le croit Fils de Dieu en vertu de sa résurrection, conformément à la prédication apostolique, et le problème sera pour lui de penser l’identité divine de Jésus sans que son identité humaine en subisse la moindre atteinte (…) La difficulté était totalement inverse pour les chrétiens des temps passés (…) Le problème majeur était pour eux de concevoir sa condition humaine de telle sorte qu’elle ne porte pas ombrage à sa divinité. La grosse difficulté, conséquence des définitions de Nicée (325), fut d’admettre que le Fils, engendré du Père dans la nature divine, ait été engendré d’une femme dans le temps selon la nature humaine ; le concept d’union hypostatique fut défini dans le but d’affirmer que le Verbe était vraiment devenu homme lui-même : en « assumant » ou en « s’appropriant » une vraie nature humaine (…) on expliqua qu’il s’était uni à cet embryon « selon l’hypostase », c’est-à-dire en le faisant subsister de sa propre existence et en sa propre personne divine (…) de telle sorte que Jésus n’était pas venu au monde pour exister en soi et pour soi et à part des autres comme tout individu humain, mais simplement pour faire don au Verbe de Dieu de sa nature humaine particulière ( concile d’Éphèse, 431). Mais un nouveau et double danger résultait de ce concept, celui de voir l’humanité de Jésus tellement unie au Verbe qu’elle paraissait absorbée en lui (tendance alexandrine), ou, à l’inverse, de vouloir la tenir à l’écart de la divinité du Verbe, pour éviter le mélange des deux, au point qu’elle paraîtrait subsister par elle-même et à part à la façon d’un individu (tendance antiochienne) ; pour parer ces difficultés sera définie l’existence du Christ « en deux natures » (…) unies en un seul sujet, « sans confusion ni séparation » (concile de Chalcédoine, 451).