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Diocèse de Montpellier

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Le joug et le fardeau

20 août 2023, par Jean-Louis Cathala

Mt 11, 25-30 14° A 09.07.23 St Paul Mpl

Le « fardeau » et le « joug » sont liés au travail dans le monde rural, mais pas seulement ; dans la Rome antique, les vaincus passaient sous le joug des vainqueurs. Les deux images se complètent : le fardeau, c’est ce qui nous pèse, et le joug, ce qui nous domine. Le fardeau et le joug symbolisent ainsi la douleur au quotidien et les humiliations qui vont avec : la maladie, le handicap, l’inquiétude pour un outil de travail détruit ; et cette majorité de nos frères et sœurs humains qui survit au jour le jour… La Joyeuse Nouvelle ne nous épargne pas les fardeaux et les jougs, mais elle nous révèle un Dieu capable de nous procurer le repos, même au cœur de nos épreuves.

Pourquoi Jésus doux et humble de cœur nous parle-t-il de son joug qui serait facile à supporter et de son fardeau qui serait léger ? Derrière ces mots, on perçoit la dimension biblique du joug et du fardeau ; dans la tradition juive, on parle du « joug de la Loi », mais pas dans un sens négatif ; et le fardeau a aussi quelque chose à voir avec l’instruction de la Loi de Moïse. Le fardeau, pourtant, dans la bouche de Jésus, c’est une façon négative de parler non de la fidélité à la Torah – qui est une bonne chose - mais de la foule des prescriptions légales ajoutées par la tradition des anciens. Le Christ n’invite pas à transgresser les Mitsvot, les « commandements » de ses pères ; mais son joug n’écrase pas et son fardeau est léger, car il accomplit la Torah dans une interprétation qui libère et non dans un légalisme qui étouffe.