Quitte ta robe de tristesse

Pour l’histoire sainte du peuple d’Israël, l’événement central, c’est le retour de l’Exil au VI°siècle, de Babylone à Jérusalem. L’Exode - une sortie d’Égypte trop ancienne pour offrir des certitudes du point de vue de l’histoire - est une vision « rétro-projetée » à partir du retour de l’Exil qui lui, est un événement historiquement attesté.

C’est dans cet esprit que nous pouvons accueillir la relecture de Baruch, un petit ouvrage du premier siècle avant notre ère ; le texte fait partie du recueil de la traduction grecque appelée la Septante ( LXX ). Que pouvons-nous y découvrir pour notre foi sur le chemin de Noël ?Notre première lecture est un message d’encouragement pour Jérusalem personnifiée sous les traits d’une femme. Jérusalem attristée quand le peuple oublie son Seigneur ; Jérusalem témoin de la colère de Dieu et de la dispersion de ses enfants ; Jérusalem délaissée et qui pourtant attend le salut et la miséricorde de YHWH . Le Prophète répond avec une promesse ; des grands mots qui sortis de la bouche du Dieu d’Israël sont des paroles vraiment appelées à devenir chair malgré toutes les apparences et tous les démentis : «  Justice » ; « Paix » ; « Joie » ; « Miséricorde ». Nous le savons bien : La promesse est pervertie quand elle croit se réaliser aux dépends des autres. La terre promise échappera à ceux qui prétendent la posséder sans la partager. Et cependant, aujourd’hui comme hier, les promesses du Seigneur sont toujours vraies ; mais leur accomplissement dépend d’une véritable conversion à son amour. Ce qui est actuel dans ce texte et qui nous concerne, c’est l’appel à la conversion de nos cœurs exprimé par le retour joyeux vers Jérusalem. Il nous faut tous rentrer de l’Exil, nous souvenir de notre libération en nous détournant de tous les faux dieux de Babylone : le pouvoir qui oublie le service ; le sexe qui oublie la tendresse et le respect ; l’argent qui oublie le partage. Et c’est notre retournement vers le Seigneur qui prépare au mieux la venue définitive du Messie, déjà offerte dans le mystère de la Nativité.

« Jérusalem, Jérusalem, quitte ta robe du tristesse !
Jérusalem, Jérusalem, chante et danse pour ton Dieu.  »